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Toutes les familles sont psychotiques

2 octobre 2013

de Douglas Coupland

Toutes les familles sont psychotiques Douglas Coupland

2001, dans une Floride en technicolor, les Drummond sont réunis pour assister au départ dans l’espace de la cadette Sarah.

Divorce, Sida, drogue, lettres anonymes, coups de feu, chantage, marché noir, … sous la plume de Coupland, la comédie burlesque devient une épopée moderne, une satire irrésistible de notre époque vue à travers la folie d’une famille américaine moyenne.

Voici une saga familiale particulièrement déjantée ! Je me suis donc plongée dans ce livre choisi totalement au hasard et dont je ne savais qu’une seule chose au départ, c’est une satire sociale américaine.

Attention cependant, ne vous attendez pas à éclater de rire à chaque page. Le ton est très caustique et les différents personnages sont malmenés par le sort. Il est très facile de s’attacher à cette famille, plus difficile de s’identifier à elle bien entendu 😉 Leurs aventures rocambolesques rendent la lecture fluide et facile. L’émotion vient des sentiments à vif de chaque membre de la famille Drummond.

Qui sont-ils? Janet, la soixantaine, sidaïque et accroc a des médicaments interdits… Mère de Sarah, astronaute à qui il manque une main et qui doit décoller prochainement a bord de la navette spatiale ;  Wade, sidaïque également, escroc à la petite semaine, sortant juste de prison ; Bryan, dépressif et suicidaire et futur père d’un enfant que la mère veut aller vendre au plus offrant ! Ajoutons Ted, le père, atteint d’un cancer en phase terminale, et Nicky, la femme de Ted, atteinte du Sida également… Sans oublier les petites amies et mari de toute cette clique, qui ne sont pas en reste au niveau des calamités qui les atteignent…

Je ne suis pas totalement convaincue par l’ensemble, essentiellement parce que j’ai toujours du mal avec trop d’exagération dans ce type de livre, mais j’ai malgré tout eu plutôt du plaisir a lire ce livre, et surtout, je retenterai cet auteur si je le recroise.

Meurtre au Savoy

13 août 2010

de Maj Sjöwall et Per Wahlöö

Meurtre au Savoy Sjöwal Wahlöö

Viktor Palmgren, puissant industriel à l’immense fortune, est abattu dans le luxueux restaurant de l’hôtel Savoy, à Malmö, devant ses principaux collaborateurs. Le tueur parvient à prendre la fuite. La personnalité de Palmgren, ses nombreux ennemis, la nature douteuse de certaines de ses activités font craindre un meurtre politique, alors que dans son ombre, les proches de la victime avaient eux aussi des raisons de vouloir s’en débarrasser. Après une période de cafouillage typique de l’impéritie policière, Martin Beck est envoyé dans le sud de la Suède aider Per Mânsson à mettre le nez dans les affaires de l’empire Palmgren. Critique acide de la désagrégation sociale provoquée par l’affairisme et l’avidité, meurtre au Savoy est un modèle de police procédural doté d’une conscience sociale aiguë. Maj Sjowall et Per Wahloô ont écrit, entre 1965 et 1975, une série de dix romans mettant en scène l’enquêteur Martin Beck et son équipe. Cette œuvre, qui a marqué la littérature policière occidentale, est republiée dans des traductions entièrement revues à partir de l’original suédois.

Le roman d’un crime… Ce livre est le 6ème volume d’un ensemble de 10 enquêtes, écrites par le duo suédois Sjöwall-Wahlöö, il y a plus de trente ans ! Chaque livre peut se lire de façon indépendante (heureusement pour moi vu que c’est le premier que j’aborde !)

Premier point : j’ai beaucoup aimé la préface de Arne Dahl dans laquelle j’ai lu des choses très intéressantes sur les polars suédois, en plus de noter quelques idées de lecture pour la suite…

En ce qui concerne le livre en lui-même, j’ai donc fait la rencontre de l’enquêteur Martin Beck, envoyé de Stockolm à Malmö pour pallier les déficiences de la police locale dans l’enquête sur le meurtre d’un riche industriel.

Les auteurs mettent en scène des policiers qui n’en finissent pas de piétiner, de se tromper, de se jalouser ou pour certains d’être incompétents. On est loin du roman policier où les héros avancent envers et contre tout et sont infaillibles ! Même si Beck semble solide…

L’intérêt de cette enquête (et de toute la série a priori) vient justement de cette prise de position des auteurs de dénoncer (avec un parti pris évident, mais c’est leur choix) d’une part la lourdeur de l’administration policière suédoise et d’autre part les relations obscures entre les industriels et la politique, le tout mené par l’argent, l’arrivisme et la quête de pouvoir.

L’assassinat de Palmgreen se révèle bien plus tortueux que prévu… et c’est un plaisir de suivre Beck et ses accolytes dans leurs recherches de la vérité et dans leurs frustrations. Sans compter que la canicule qui oppresse tout un chacun tout au long de cette enquête était en parfait accord avec la chaleur étouffante de cet été…

J’ai cependant trouvé le dénouement un peu court… mais si tout d’un coup, les éléments s’enchaînent de façon très rapide, ils sont plutôt logiques et donnent une autre vision de ce meurtre… La conclusion est implacable et désabusée… Ce n’est pas cet assassinat qui changera la face du monde et de la société suédoise…

L’originalité de cette série m’a conquise et je partirai très prochainement en quête d’un autre tome des aventures de Martin Beck !