Archive for the ‘Saga’ Category

La force de vivre

20 août 2013

de Michel Langlois

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Voila une série intéressante que j’ai lu très rapidement pendant mes vacances, et composée de 4  tomes mettant en scène différents personnages de la famille Grenon.

S’étalant de 1800 a 1880 environ, on fait la connaissance de cette famille avec Edmond et Émilie Grenon, puis on continue avec leurs enfants, dont Nicolas, parti se battre pour les armées de Napoléon, puis revenu avec l’armée anglaise et tentant de s’installer autour de Drummond. La saga se poursuit avec la génération suivante, et Emmanuel, un des fils de Nicolas. Enfin le dernier tome suit la fille d’Emmanuel, Elisabeth et son fils.

L’intérêt que j’ai trouvé dans la lecture de cette série est essentiellement dans les parcours des personnages. On y découvre une envie de bâtir, de construire un nouveau pays. Parti de Baie-Saint-Paul à Québec pour y monter une auberge, Edmond ne craint pas de tout recommencer et de faire suivre femme et enfants. Québec est alors en pleine croissance. En Europe, Napoléon entraine son armée se battre contre les Prusses puis vers l’Espagne. L’Angleterre se bat contre Napoléon en Europe mais aussi contre les États Unis de l’autre coté de l’Atlantique. Nicolas rêve de bâtir un village et s’oppose aux anglophones à qui l’on a promis Drummond. Son fils, Emmanuel, quant à lui, part encore plus au Nord dans le Saguenay, à Metabetchouan.

L’intérêt historique est omniprésent.

Dans les points négatifs, j’ai trouvé que les faits s’enchainaient trop vite. On n’est pas dans une époque de vitesse. S’installer prend du temps, de la patience… et je n’ai pas retrouvé cet aspect dans l’évolution des différents tomes. J’ai au contraire eu le sentiment trop souvent de voir une énumération de faits, mais un petit quelque chose manquait qui aurait permis le lien de l’ensemble. C’est dommage au vu de la richesse apportée au niveau historique.

Le dernier tome m’a également moins plu. On suit Élisabeth et son fils Jean, qui s’enfuient aux États Unis dans le Maine et se retrouvent a travailler dans des filatures. Puis Jean, devenu John, part pour Chicago et pour le Montana pour tenter de faire fortune. Ce tome est construit un peu à la façon d’une parabole, avec cet objectif ultime de prouver qu’il peut gagner de l’argent en vu de recevoir un héritage fabuleux. J’aurais préféré un tome un peu plus réaliste, j’ai été déçue de la rapidité avec laquelle tout s’enchaine. Tout d’un coup on est 4 ans plus tard !! Bon, d’accord… Le fait historique est présent, mais n’est pas décrit ni élaboré. C’est vraiment dommage.

Au bord de la rivière, tome 1 : Baptiste

3 janvier 2013

de Michel David

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Dans cette nouvelle grande saga, Michel David nous entraîne au cœur de notre histoire, cette fois au temps de la colonisation, dans une province de Québec en plein développement. En 1870, au bord de la rivière Nicolet, une région agricole s’affirme et veut devenir une paroisse autonome. Des cultivateurs francophones et anglophones s’affrontent: les Canadiens contre les Irlandais, les Beauchemin contre les Ellis, les Rouges contre les Bleus, le rang Saint-Jean contre le rang Sainte-Ursule. Seules une mission et une religion communes les forcent à cohabiter. Émotions intenses, dialogues colorés, personnages attachants: les fidèles lecteurs de Michel David retrouveront avec plaisir le ton et l’univers uniques de ce grand romancier populaire trop tôt disparu.

Saga découverte sur internet, téléchargée en un tour de main et lue tout aussi rapidement !

Je suis friande de ces romans sur fond historique québécois et je n’avais jusqu’à présent lu que des auteurs féminins, mettant la plupart du temps en scène des héroïnes colorées. Cette saga est donc la première que je lis qui soit écrite par un homme et je l’ai beaucoup aimée !

Nous sommes en 1870, à la campagne. Les villages se construisent et s’agrandissent. Les fermes s’étendent. La vie est dure, mais apporte aussi son lot de satisfaction à des québécois durs au mal et au malheur. Cette série suit une famille en particulier, celle de Baptiste et Marie Beauchemin et de leurs enfants.

Il est particulièrement intéressant de les suivre dans ce premier tome qui met en scène à peu près toute une année. De mars au jour de l’an suivant, Michel David nous décrit la vie d’une famille dans son quotidien, le temps des érables, le défrichage des parcelles, les semailles, les grands ménages de printemps ou d’automne, les labours, les fêtes religieuses. L’ensemble est décrit avec minutie et tendresse. On s’attache à chacun des personnages pour leurs qualités, mais aussi leurs défauts.

L’aspect historique est illustré ici par l’omniprésence religieuse, et la montée de la politique. Conservateurs et libéraux s’affrontent déjà ! Le village est peuplé de francais et d’irlandais et la rivalité est tenace entre les deux clans.

Ce premier tome se lit d’une traite et la fin nous laisse impatient de la suite…

Les Filles de Caleb

2 juin 2012

de Arlette Cousture

La trilogie consiste en: Le Chant du coq (1985), Le Cri de l’oie blanche (1986) et L’Abandon de la mésange(2003).

Tome 1: Le Chant du coq

Le roman s’ouvre alors qu’Emilie est sur le point d’avoir ses premiers mauvais jours et qu’elle tient tête à son père à propos de la place des femmes dans la maisonnée. On la retrouve à ses seize ans, alors qu’elle déménage à Saint-Tite où elle va enseigner pour les six prochaines années, non sans avoir à charmer le village et à imposer son autorité à des jeunes qui ont presque son âge. Pendant ce temps, quelques soupirants se pointent le nez et Émilie choisira… avec lequel elle vivra des hauts et des bas à cette époque où l’on n’accouchait pas à l’hôpital, mais parfois dans la neige; où l’on ne s’éclairait pas souvent avec une ampoule, mais le plus souvent à la chandelle; où la médecine était impuissante à guérir de la maladie sinon de la mort; où certaines filles choisissaient le couvent comme moyen de fuite; où c’est à l’hôtel que les hommes allaient boire.

Tome 2: Le cri de l’oie blanche

Dans ce deuxième volet de la trilogie Les Filles de Caleb, c’est la fille d’Émilie, Blanche Pronovost, qui nous entraîne sur les chemins aventureux de sa vie. Blanche rêve de médecine et si elle vient à Montréal au début des années trente afin d’y suivre un cours d’infirmière, c’est toutefois en Abitibi qu’elle ira pratiquer le métier qui la passionne. À La Sarre, dans son dispensaire « confortable et sans richesse », elle sera appelée à relever les défis les plus inattendus, parmi une population durement éprouvée. Dans la froideur de l’hiver abitibien, Blanche croisera un sourire irrésistible qui lui donnera à penser que « son hiver venait de fondre ». C’est celui d’un Franco-Manitobain au sens de l’humour irrésistible, Clovis Lauzé…

Tome 3: L’Abandon de la mésange

Le dernier volet de la trilogie Les Filles de Caleb nous transporte à l’hiver 1958, alors que Blanche franchit le cap de la cinquantaine, entourée de ses deux filles, Élise et Micheline. Avec elles, nous traversons les trépidantes années soixante, puis les turbulentes années soixante-dix, pour suivre leur destinée jusqu’en 1992. Si la « mésange » qu’est Élise vit à Montréal avec sa mère et sa sœur, c’est de campagne que rêve cette citadine. Un séjour chez des amis fermiers de son père, les Vandersmissen, pourrait bien lui permettre de réaliser son idéal, sans compter que là-bas, dans cette maison au joli balcon fleuri, l’attend le plus beau garçon qu’elle ait jamais vu…

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J’ai grandi en regardant la serie televisee diffusee sur France 3 le samedi soir dans les annees 80. J’ai decouvert qu’un 3eme volet de la serie avait ete publie en 2003, du coup, j’ai decide de lire la serie.

C’est plutot facile a lire et permet de voyager a travers l’histoire du Quebec rural et urbain.

Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi

3 juin 2010

de Katherine Pancol

Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi Katherine Pancol

Souvent la vie s’amuse.
Elle nous offre un diamant, caché sous un ticket de métro ou le tombé d’un rideau. Embusqué dans un mot, un regard, un sourire un peu nigaud. …
Il faut faire attention aux détails. Ils sèment notre vie de petits cailloux et nous guident. Les gens brutaux, les gens pressés, ceux qui portent des gants de boxe ou font gicler le gravier, ignorent les détails. Ils veulent du lourd, de l’imposant, du clinquant, ils ne veulent pas perdre une minute à se baisser pour un sou, une paille, la main d’un homme tremblant.
Mais si on se penche, si on arrête le temps, on découvre des diamants dans une main tendue… Et la vie n’est plus jamais triste. Ni le samedi, ni le dimanche, ni le lundi…

Il s’agit de la troisième partie de cette trilogie entamée avec La valse lente des tortues et Les yeux jaunes des crocodiles (si on peut lui donner ne serait-ce qu’un mérite – elle en a d’autres -Katherine Pancol a le don du titre qui titille la curiosité). J’avais bien aimé le premier, personnages attachants, surtout cette Joséphine Cortès, fragile et malhabile avec la vie, ses deux filles, sa sœur Iris, sa mère, et tous les écueils d’un destin ordinaire pourtant un peu  extraordinaire. J’avais apprécié le deuxième opus, un peu polar, un peu éso, mais bien dans la veine tendre et sur le fil du rasoir du premier. Le troisième, c’est un peu celui de trop. Déjà, le titre aurait pu mettre la puce à l’oreille : l’auteure s’est prise à son propre jeu. Ensuite, c’est un festival de bons sentiments et de bonnes personnes, de gentils qui défendent les gentils et de quelques pas gentils qui sont bien punis. On retrouve tous les personnages des premiers tomes, plus quelques autres, dont Pancol, faute d’avoir choisi, n’a le temps que d’ébaucher l’aventure, les laissant parfois en rade, échoués sur la côte escarpée des idées mal entamées. Ce qu’on avait aimé dans La valse, les personnages attachants, un peu tout croches, ce qu’on avait aimé dans Les yeux, les intrigues bien ficelées et bien menées, on ne le retrouve pas dans Les écureuils. Tout va un peu à vaut l’eau, et si les écureuils sont tristes le lundi, bein, nous on l’est aussi un peu en lisant ce roman qu’on aurait bien aimé aimer.

Un de trop? sans doute.

Une proposition de titre? Les auteurs devraient savoir dire stop à leurs éditeurs.

Les accoucheuses – T2 – La révolte

10 avril 2010

de Anne-Marie Sicotte

Voici enfin la suite de cette passionnante saga historique qui met en scène la jeune sage-femme Flavie et sa mère Léonie ! Dans ce deuxième tome, la lutte est de plus en plus âpre entre accoucheuses et hommes de l’art, entre dames patronnesses et hommes de robe. Maintenant mariée à un médecin, Flavie entreprend une quête qui se révèlera fort ardue, celle de son bonheur tant conjugal que professionnel. Contre vents et marées, Léonie conduit les destinées de la Société compatissante et de l’École de sages-femmes de Montréal. Au milieu du XIXe siècle, dans un contexte où le règne tyrannique de la pudeur se consolide, les mentalités refusent une telle hardiesse au « sexe faible ». La belle société, l’évêque du diocèse à sa tête, se scandalise de ces comportements insolents !Flavie et Léonie refusent de sacrifier leur joie de vivre sur l’autel des dévotions. Dans un monde marqué par des tensions sociales très vives, leur destin s’inscrit dans la trame des bouleversements du début des temps modernes.

Suite du premier tome dont j’ai parlé dernièrement… Toujours un énorme pavé ! Toujours les mêmes personnages. Flavie est maintenant mariée à un jeune médecin, qui semble aussi avant-gardiste qu’elle…. Elle s’est établie comme sage-femme et forme même un tandem efficace avec son mari.

Ce tome suit plus particulièrement les combats de Flavie… contre la société montréalaise qu’elle choque tant par ses envies de devenir médecin notamment, contre sa famille aussi qui ne peut pas toujours la suivre dans ses idées et projets, contre son mari qui en la soutenant s’est mis à dos une partie de la société et souhaiterait faire « un peu plus partie du moule »…

J’ai lu ce tome un peu plus lentement… Ce n’est pas l’histoire, ce n’est pas réellement de la lassitude non plus, c’est juste que même pour une livrophage, il faut assimiler tout ça et ça prend du temps… d’autant que je m’étais embarquée dans cette lecture sans pause après le premier tome !!!

On retrouve les références historiques de l’époque, l’omniprésence du clergé, la puissance des médecins, et toujours les batailles de ces femmes pour trouver la place qu’elles méritaient dans la société. C’est vraiment très enrichissant…

Et après ma petite pause, plus ou moins forcée, je vais me plonger très vite et avec joie dans le troisième tome !!!

Les accoucheuses – T1 – La fierté

8 avril 2010

de Anne-Marie Sicotte

 

Faubourg Sainte-Anne, Montréal, 1845. En pleine nuit, une sage-femme et sa fille vont accompagner une femme dans sa délivrance. À seize ans, Flavie entreprend ainsi l’apprentissage du métier d’accoucheuse auprès de Léonie, sa mère, qui caresse d’audacieux projets : la fondation d’un refuge pour femmes enceintes démunies et celle d’une école de sages-femmes.

À l’instar de Simon, le père de Flavie, la société de l’époque, placée sous le règne tyrannique de la pudeur, est rebutée par ces nouveautés. Les membres du clergé se méfient comme de la peste de l’esprit d’entreprise de Léonie et de ses collègues. De leur côté, les médecins engagent une lutte de pouvoir afin de ravir leur clientèle aux sages-femmes. Séparés par un large fossé, les univers masculin et féminin ne se rejoindront qu’au moyen de trop fragiles passerelles, celles du respect et de l’amour.

D’une écriture vivante et colorée, ce roman évocateur excelle à recréer l’atmosphère des débuts de l’ère victorienne et à camper des personnages attachants. Les accoucheuses, un bonheur de lecture.

J’ai lu ce premier tome l’année dernière, puis pratiquement dans la foulée le deuxième volume.

A la suite de quoi, je me suis consacrée à réduire les volumes de livres à lire avant d’en racheter d’autres… Et puis dernièrement, la Visa a pas mal fonctionné pour les livres et le troisième tome s’est retrouvé dans mon panier (mais je vous jure, Madame, je n’ai rien fait !!!)…

Il est donc grand temps de parler des deux premiers livres de cette série québécoise !!!

Le gros défaut de ce livre ? Il n’existe pas en format poche… Super encombrant, pas possible de le mettre dans le sac à main (plus de 800 pages !!!)…

L’histoire se déroule à Montréal, fin du XIXème siècle et met en scène une famille aux idées plutôt avant-gardistes : père instituteur et pour l’instruction des filles au même niveau que les garçons ; mère sage-femme, une des premières, et désireuse d’éduquer les jeunes-filles dans ce métier alors que la tradition est plutôt de « former » des femmes ayant déjà eu des enfants ; et leurs trois enfants, dont Flavie, qui suit le chemin de sa mère et veut même aller au-delà et être médecin, au grand dam du clergé, de la société bien-pensante et du corps des médecins !

Bref, on navigue dans la montée du féminisme, l’accès à l’éducation des femmes et des jeunes-filles, le rapport avec la science de la médecine, les progrès de cette même médecine, les théories sur la femme, son mode de pensée et pourquoi elle ne peut pas être considérée comme l’égale de l’homme, les batailles de ces femmes pour trouver la place qu’elles veulent occuper dans la société… sur fond d’histoire du Québec, rivalité franco-anglaise, les arrivées d’immigrants, les feux si destructeurs, les épidémies…

Ce premier tome se lit vraiment très bien. Les personnages sont vraiment attachants. Il ne faut pas se laisser impressionner par la taille du bouquin… Il vaut largement la peine !