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Lignes de faille

2 août 2010

de Nancy Huston

Lignes de faille Nancy Houston

Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n’est le sang. Pourtant, de l’arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente. Monstrueuses ou drôles, attachantes ou désespérées, les voix de Sol, Randall, Sadie et Kristina – des enfants de six ans dont chacun est le parent du précédent – racontent, au cours d’une marche à rebours vertigineuse, la violence du monde qui est le nôtre, de San Francisco à Munich, de Haïfa à Toronto et New York. Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l’époque où l’on vit, l’homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C’est contre elle pourtant que s’élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.

Autant le dire tout de suite, j’aime énormément les livres de Nancy Houston. Et celui-ci n’a pas failli à la règle…

Tout d’abord, la construction, en quatre parties, chacune racontée par un narrateur différent, à chaque fois un enfant : Sol, Randall, Sadie et Kristina. Solomon est le fils de Randall, qui est le fils de Sadie, qui est la fille de Kristina… Et nous remontons dans le temps, depuis les Etats-unis, à notre époque jusqu’à l’Allemagne en 1940.

Si cette contruction est un tout petit peu déroutante au départ, elle donne une saveur particulière à cette lecture et beaucoup de profondeur au secret que l’on cherche à percer. C’est en effet fascinant d’en découvrir un pan de plus à chaque fois que la vision de l’enfant narrateur nous est dévoilée, et alors que nous savons ce qu’il est devenu adulte…

Chacun des portraits dressés par les enfants « narrateurs » nous montre à quel point notre passé familial fait de nous ce que nous sommes. Sol est un petit garçon et étrange et dérangeant par moments. Mais en découvrant l’univers familial dans lequel il baigne, en découvrant l’histoire de sa famille, on comprend mieux et on ne peut s’empêcher de se demander quel adulte il sera. A l’inverse, on comprend également mieux les « adultes » de ce livre à la lueur de ce qu’ils ont vécu enfants.

C’est un roman sur la mémoire, sur la transmission de la mémoire. Un roman sur le Passé et sur l’Histoire… Sur la nécessité de garder la mémoire de notre Histoire… Sur les secrets de famille… Sur le mensonge…

Un livre que je conseille toujours autour de moi, car il m’a laissé un souvenir très fort…

Un secret

22 juillet 2010

de Philippe Grimbert

Un secret Philippe Grimbert

 

Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents
Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas… Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l’Holocauste, et des millions de disparus sur qui s’est abattue une chape de silence
Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La Petite Robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2004 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d’émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans l’exploration des secrets à l’oeuvre dans nos vies.

Lu il y a déjà un moment, je me suis retrouvée, il y a quelques jours, à en parler avec une amie qui venait de le finir et en gardait une impression assez mitigée. De mon côté, ce livre m’a laissé une très bonne impression…

Le sujet en lui même me plaisait… Ce frère qui n’existe pas, qu’on s’invente… qui ne l’a pas fait ? Et l’intrigue finalement se révèle plus compliquée, mais si… ce frère, ou demi-frère, avait vraiment existé et si son existence lui en avait été cachée…

J’ai aimé les circonstances de l’histoire, cette famille bien complexe… les liens entre chacun des intervenants. La recherche de ce jeune garçon, son malaise, ses attentes, ses déceptions, ses interrogations sont décrits avec beaucoup de finesse et de simplicité et le tout est rendu de façon bouleversante par moment, émouvante pratiquement tout le temps.

J’ai aussi aimé ce que nous dit l’auteur de son rapport avec son nom de famille, avec ses racines… avec sa famille… J’ai trouvé que c’était bien représentatif de ce que l’on peut lire par ailleurs sur cette période.

Malgré la « complexité » du secret, le livre est très fluide à lire… et j’irai jusquà dire que justement l’un des défauts de ce livre…. serait que je l’ai trouvé presque trop rapide à lire… on voudrait en savoir plus, aller plus loin dans sa réflexion sur cette époque, sur les personnages.

Je dirais donc que je suis un peu restée sur ma faim par rapport à mon intérêt sur cette époque !

Depuis, j’ai vu le film qui a été réalisé à partir de ce livre…  Film qui pour une fois ne m’a pas déçu. J’ai beaucoup apprécié la sobriété des acteurs et les libertés prises par rapport au roman ne faussent pas la progression de l’histoire.

La maison aux esprits

15 juin 2010

de Isabel Allende

La maison aux esprits Isabel Allende

Une grande saga familiale dans une contrée qui ressemble à s’y méprendre au Chili. Entre les différentes générations, entre la branche des maîtres et celle des bâtards, entre le patriarche, les femmes de la maison, les domestiques, les paysans du domaine, se nouent et se dénouent des relations marquées par l’absolu de l’amour, la familiarité de la mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reflètent et résument les vicissitudes d’un pays passé en quelques décennies des rythmes ruraux et des traditions paysannes aux affrontements fratricides et à la férocité des tyrannies modernes. Isabel Allende a quitté le Chili après le coup d’État militaire. La Maison aux esprits, son premier roman, tantôt enchanteur, tantôt mordant, est à inscrire parmi les révélations de la littérature latino-américaine d’aujourd’hui. Il est traduit dans une dizaine de pays et a obtenu le prix du Grand Roman d’évasion 1984.

Voilà, c’est fait… Ce livre, je voulais le lire depuis… une éternité. Drôles d’impression en réalité. J’ai eu du mal à vraiment entrer dans l’histoire. Tout en ayant du mal aussi à me détacher du livre… En fait, je crois que je n’avais aucune sympathie pour Esteban, le personnage principal du roman et que ça a beaucoup joué…

La construction a un petit brin d’originalité… En effet, si le style est la plupart du temps descriptif et que l’on observe Esteban, Clara et tout leur entourage de l’extérieur… Par moment, Esteban parle, et nous avons donc son point de vue pour quelques paragraphes. C’est surprenant, mais pas inintéressant.

Résumer l’histoire de cette saga sud-américaine est tout à fait impossible. Nous nous trouvons dans un pays sud-américain, qui n’est pas nommé… Esteban, jeune homme pauvre, est amoureux de Rosa (splendide jeune fille aux cheveux verts et à la peau aux reflets bleutés… je dois dire que je ne comprends pas trop l’utilité de cette apparence…) Pour pouvoir l’épouser, il part travailler dans les mines d’or, mais Rosa meurt avant qu’il ne revienne. Il repart alors, s’installe dans la propriété familiale à la campagne, qu’il restaure et remet sur les rails, jusqu’à en tirer une fortune confortable. De caractère exécrable, il mène son entreprise d’une main de fer et abusive.

Jusqu’au jour où il repart en ville pour épouser Clara, la jeune sœur de Rosa, elle-aussi bien particulière…

Nous suivons donc l’histoire de cette famille, où trois enfants naitront, puis une petite-fille. Tour en suivant également l’évolution politique et sociale du pays, la misère.

Il m’a fallu un temps fou pour réellement m’intéresser au contenu. En fait, c’ assez étonnant parce que jamais ne s’est vraiment posé la question d’abandonner ce livre. Oui, je voulais savoir ce qui allait se passer, mais je n’avais pas d’intérêt réel pour aucun des personnages… Jusqu’au tremblement de terre… et à partir de là, mon intérêt a été relancé…

Suivre les femmes, Clara, Blanca et Alba, s’est révélé plus à mon goût… Mais la lecture en aura quand même été fastidieuse. J’ai fait des pauses incroyables entre deux chapitres… tout en ne pouvant pas vraiment m’empêcher de revenir, curieuse, vers le livre… Mais que cela aura été long !!!!

Ma conclusion… Que dire… Ce n’est définitivement pas un coup de cœur, mais je ne peux pas dire non plus que j’ai détesté, car ce n’est absolument pas vrai. J’aurai juste eu un mal incroyable à le lire… et faites moi confiance, c’est suffisamment rare pour être noté !!! J’ai un autre livre de cette auteure dans ma PAL, mais là, je vais faire une pause… Même écrire ces quelques lignes a été fastidieux !!!

Quelle étrange expérience de lecture !!!