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Les grandes espérances du jeune Bedlam

21 juin 2010

de George Hagen

Les grandes espérances du jeune Bedlam George Hagen

Ni ses origines obscures, ni son enfance passée dans les misérables faubourgs de Londres n’ont entamé l’optimisme de Tom Bedlam. A la mort de sa mère, un mystérieux bienfaiteur offre de payer ses études. Pour un gamin plus habitué à la débrouille et à l’usine, l’occasion est trop belle. Du lugubre pensionnat de Hammer Hall jusqu’aux confins de l’Empire britannique, Tom poursuit son apprentissage de la vie, mais n’en reste pas moins hanté par un passé morcelé. Orages, coups du sort, révélations, l’aventure familiale continue au fil d’existences ballottées par la marche irréversible du siècle… Après La Famille Lament, George Hagen réussit, une fois de plus, à créer des personnages drôles et désarmants, qui n’en finiront pas de nous hanter.

J’ai ouvert avec plaisir ce livre de Hagen, que j’avais découvert avec la famille Lament l’année dernière.

Je n’ai pas été déçue par cette lecture, loin de là.

Pour tout dire, j’ai appris  l’existence de ce livre chez George. Il m’avait attiré en tout premier lieu à cause l’allusion non masquée aux grandes espérances de Dickens, que j’aime beaucoup (et qui me poursuit un peu ces temps-ci, c’est marrant 😉 ). La quatrième de couverture laisse sous-entendre un lien très fort entre ces deux livres (mystérieux bienfaiteur, orphelin, etc…). L’éditeur y est allé un peu fort vu que le bienfaiteur n’est jamais mystérieux et qu’il y en a deux… mais bon, passons…

Tout au long du livre, nous suivons Tom Bedlam de son enfance vers 1870 jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. Vivant seul avec sa mère, ouvrière modèle et exploitée dans une fabrique de porcelaine des faubourgs populeux de Londres, Tom est un jeune garçon débrouillard et ambitieux. A la mort de sa mère, il est envoyé en pensionnat (par le bienfaiteur mystérieux qui ne l’est pas..) puis part faire des études de médecine en Écosse. Devenu médecin, il partira pour l’Afrique du Sud et fondera une famille.

J’ai énormément aimé la progression de Tom, sa volonté inébranlable de ne jamais tomber sous la coupe de son père, et de tout faire pour ne jamais devenir un autre William Bedlam. Tous les personnages qui l’entourent sont attachants. Sa mère « trop bonne », la famille Limpkit dont Audrey bien entendu, Lizz, même William, son père, égoïste et opportuniste… Ses enfants sont de petits chefs d’œuvre 😉

En parallèle , il est très intéressant de voir l’Histoire en marche… L’évolution des femmes dans la société, la guerre des Boers, la progression du conflit mondial sont évoqués avec une vision très intéressante.

Une lecture très sympathique pour moi, une belle saga familiale… Je vais définitivement continuer de suivre les sorties de Hagen…

De grandes espérances

22 avril 2010

de Charles Dickens

Roman de l’enfance et de l’adolescence, histoire d’une éducation, aventure psychologique et morale de portée universelle, Les Grandes Espérances, avant-dernière œuvre achevée de Dickens, surprend par sa fraîcheur, le renouvellement constant de l’invention, le comique.
Le héros-narrateur, Pip, passe de l’enfance dans un village, où il est apprenti-forgeron, à une adolescence fastueuse et dissipée à Londres. Les moments pathétiques alternent avec les instants cocasses. L’histoire du forçat enrichi et condamné à mort est digne de Victor Hugo. La présence des rêves, ou de certaines scènes fantastiques, comme la vue soudaine des gibets à l’entrée de la ville, donne au roman sa dimension poétique.
Et il y a quelque chose d’étonnamment moderne dans les deux fins, l’une malheureuse, l’autre heureuse, du roman, au moment où l’homme, Pip, et la femme, Estella, ont été mûris et châtiés par les épreuves.

Relu ce livre à Noël, je ne résiste pas là non plus à venir vous en parler ici. Un livre que j’ai trouvé, celui-ci encore !!!, dans les étagères de mon père… Les pages sont toutes jaunes et sentent encore et toujours l’humidité (pourtant, il est maintenant dans mes étagères depuis… une bonne vingtaine d’années !!!)

C’est le premier livre que j’ai lu de Dickens, je devais avoir 15 ans… J’avais toujours refusé les David Copperfield et autres Oliver Twist, je ne sais pas pourquoi… peut être parce que tout le monde voulait que je les lise ?

En tous cas, ce fut une superbe rencontre, une découverte de toute beauté… au point que ce livre, maintenant tout défait (je dois l’attacher avec un élastique pour ne pas perdre les pages volantes), je le garde lui-aussi avec moi, jamais bien loin… et je le relis avec plaisir, juste parce que je le croise au hasard de mes errances dans mes cartons de livres… ou bien parce que j’y pense et qu’il me reprend l’envie de rentrer dans la vie de Pip !!!

Pip est un jeune garçon qui vit dans un village d’Angleterre près duquel se trouve les fameux « pontons », bâteaux-prisons où vivent, meurent et s’évadent des forçats ! Un soir, il croise la route de Abel Magwitch, évadé. Pétrifié par la peur, il lui donne de la nourriture et ne le dénonce pas…

Pip croise aussi le chemin de Miss Havisham, vieille dame qui vit dans le souvenir de son mariage annulé par la fuite de son fiancé et de Estella, une jeune fille adoptée par Miss Havisham, qui éblouit le jeune garçon par sa beauté et sa présence tout en l’écrasant de son mépris…

Pip est élevé par sa soeur et son beau-frère, il est destiné à devenir forgeron mais le destin a d’autres visées pour le jeune garçon. En effet, un mystérieux bienfaiteur a dédié une partie de sa fortune à l’éducation de Pip, qui part pour Londres pour devenir un homme et pouvoir conquérir Estella.

J’ai aimé l’histoire de Pip, de son parcours pour devenir Quelqu’un, de ses grandes espérances, de ses grandes désillusions. Les personnages qui l’entourent sont riches et colorés. Miss Havisham a tout d’une sorcière mais Pip la voit comme sa bienfaitrice ; Estella est une enfant capricieuse, élevée pour venger sa mère adoptive des hommes, mais Pip est sous le charme ; Abel Magwitch, le forçat est abrutissant de reconnaissance et de bonté, c’est pourtant un criminel redoutable ; Jagger, le notaire est dur et sans scrupule…

J’ai aimé le livre pour les descriptions incroyables de Dickens. Tout y passe, la société, les pontons, les forçats, la campagne, le pouvoir de l’argent, l’ascension sociale… 

Bref, un premier Dickens qui m’a marqué et bien plus que ça… D’ailleurs, si par la suite, j’ai lu d’autres livres de cet auteur, « De grandes espérances » est le seul que j’ai relu et relu et relu…