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Michel Strogoff

14 décembre 2011

de Jules Verne

Michel Strogoff

Les provinces sibériennes de la Russie sont envahies par des hordes tartares dont Ivan Ogareff est l’âme. Ce traître, poussé par une ambition insensée autant que par la haine, projette d’entamer l’empire moscovite ! Le frère du tsar est en péril à Irkoutsk, à 5 523 kilomètres de Moscou et les communications sont coupées. Comment le prévenir ? Pour passer, en dépit des difficultés sans nombre et presque insurmontables, il faudrait un courrier d’une intelligence et d’un courage quasi surhumains. Le capitaine Michel Strogoff est choisi et part, porteur d’une lettre du tsar, en même temps qu’une jeune Livonienne, la belle Nadia, et que deux journalistes, l’Anglais Harry Blount et le Français Alcide Jolivet… Dans ce très grand roman, les extraordinaires péripéties, souvent dramatiques, que va connaître Michel Strogoff, un des plus merveilleux héros de Jules Verne, au cours de son voyage à travers les immenses régions sibériennes, tiennent en haleine les lecteurs jusqu’à la dernière page.

Avec la pile de livres que j’ai à lire, ne me demandez pas pourquoi je suis en pleine relecture de quelques classiques… J’en sais rien 🙂

Enfin, si… Jules Verne, je sais un peu. Je veux que ma grande les lise… et donc, je les relis avant… Mouais… c’est pas une si bonne raison que ça 😀

L’autre raison, c’est que Michel Strogoff, c’est quasi mon premier amour… alors bon, je suis retournée lui rendre visite 😉

Je parle régulièrement des livres qui m’ont donné le goût de lire… A force, vous allez me dire que çà fait beaucoup 🙂 mais la vérité, c’est que Jules Verne, notamment pour le goût des livres d’aventure, c’est un maître, non ?

Que ce soit les Tribulations d’un chinois en Chine, dont j’ai parlé il y a quelques temps… ou Michel Strogoff, pour cette relecture… ou encore Le Tour du Monde en 80 jours dont je vous parlerai certainement un de ces jours, ces livres m’ont fait voyagé à perdre haleine, m’ont fait tenir éveillée pour prolonger ma lecture. En fermant les yeux, je me voyais dans les décors de Jules Verne, j’aurais tout donné pour me réveiller au milieu de ces personnages qui m’hypnotisaient.

J’ai lu dernièrement une citation de Mona Ozouf que j’appliquerai bien non pas à la culture mais à la lecture : « A quoi sert d’être cultivé? A habiter des époques révolues et des villes où l’on n’a jamais mis les pieds. A vivre les tragédies qui vous ont épargné, mais aussi les bonheurs auxquels vous n’avez pas eu droit. A parcourir tout le clavier des émotions humaines, à vous éprendre et vous déprendre. A vous procurer la baguette magique de l’ubiquité. Plus que tout, à vous consoler de n’avoir qu’une vie à vivre. »

Voilà cette citation résume tout ce que Jules Verne en particulier et la lecture en général a fait naitre en moi, et l’aventure continue.

Un roi sans divertissement

23 avril 2010

de Jean Giono

 Le livre est parti parfaitement au hasard, sans aucun personnage. Le personnage était l’Arbre, le Hêtre. Le départ, brusquement, c’est la découverte d’un crime, d’un cadavre qui se trouva dans les branches de cet arbre. Il y eut d’abord l’Arbre, puis la victime, nous avons commencé par un être inanimé, suivi d’un cadavre, le cadavre a suscité l’assassin tout simplement, et après, l’assassin a suscité le justicier. C’était le roman du justicier que j’avais écrit. C’était celui-là que je voulais écrire, mais en partant d’un arbre qui n’avait rien à faire dans l’histoire.

Ce livre, j’ai été « obligée » de le lire par mon prof de français quand j’étais en Troisième… Ca commence à faire un bail (merci, oui je sais…)… Je me souviens que quand je l’ai lu, j’ai commencé par avoir du mal à rentrer dans l’histoire, puis j’ai été intriguée, puis j’ai apprécié sans plus (comme tout livre qu’on doit lire… ah ce qu’on est bête quand on est jeune, hein ???)… Et puis, on l’a étudié en classe… Je devrais dire disséqué, parce que ce prof de français, il y allait pas par 4 chemins dans les analyses de livres ! Et je l’ai relu, mieux compris et vraiment aimé…

L’histoire se passe dans les années 1840, dans le village de Chichiliane. Une série de meurtres a lieu pendant l’hiver. Langlois enquête sur ces disparitions, trouve le meurtrier qui est abattu. L’hiver suivant, de nouveaux évènements étranges ont lieu. Une chasse au loup est organisée.

Chaque série d’évènements est raconté par des narrateurs différents, des villageois qui ont vécu les évènements ou été en contact avec Langlois.

En fait ce livre est troublant par plein de côtés. Langlois est mystérieux, seul. Il s’ennuit, il est inquiétant, ses pensées sont inquiétantes. Il change… L’atmosphère est oppressante, l’hiver isole le village, il neige, la peur règne…

Il ne faut pas trop s’attacher à l’intrigue policière qui n’a finalement que peu d’importance (on connait d’ailleurs le meurtrier très tôt). C’est le personnage de Langlois qui est fascinant. Et les descriptions, les couleurs, le blanc de l’hiver dans les Alpes est omniprésent bien sûr et le rouge, de quelques gouttes de sang sur la neige… l’arbre du village…

« Un roi sans divertissement est un homme plein de misères »… Le titre est tronqué et tiré des Pensées de Pascal…   Hum hum, à méditer…

Un excellent livre, relu dernièrement avec beaucoup de plaisir.

De grandes espérances

22 avril 2010

de Charles Dickens

Roman de l’enfance et de l’adolescence, histoire d’une éducation, aventure psychologique et morale de portée universelle, Les Grandes Espérances, avant-dernière œuvre achevée de Dickens, surprend par sa fraîcheur, le renouvellement constant de l’invention, le comique.
Le héros-narrateur, Pip, passe de l’enfance dans un village, où il est apprenti-forgeron, à une adolescence fastueuse et dissipée à Londres. Les moments pathétiques alternent avec les instants cocasses. L’histoire du forçat enrichi et condamné à mort est digne de Victor Hugo. La présence des rêves, ou de certaines scènes fantastiques, comme la vue soudaine des gibets à l’entrée de la ville, donne au roman sa dimension poétique.
Et il y a quelque chose d’étonnamment moderne dans les deux fins, l’une malheureuse, l’autre heureuse, du roman, au moment où l’homme, Pip, et la femme, Estella, ont été mûris et châtiés par les épreuves.

Relu ce livre à Noël, je ne résiste pas là non plus à venir vous en parler ici. Un livre que j’ai trouvé, celui-ci encore !!!, dans les étagères de mon père… Les pages sont toutes jaunes et sentent encore et toujours l’humidité (pourtant, il est maintenant dans mes étagères depuis… une bonne vingtaine d’années !!!)

C’est le premier livre que j’ai lu de Dickens, je devais avoir 15 ans… J’avais toujours refusé les David Copperfield et autres Oliver Twist, je ne sais pas pourquoi… peut être parce que tout le monde voulait que je les lise ?

En tous cas, ce fut une superbe rencontre, une découverte de toute beauté… au point que ce livre, maintenant tout défait (je dois l’attacher avec un élastique pour ne pas perdre les pages volantes), je le garde lui-aussi avec moi, jamais bien loin… et je le relis avec plaisir, juste parce que je le croise au hasard de mes errances dans mes cartons de livres… ou bien parce que j’y pense et qu’il me reprend l’envie de rentrer dans la vie de Pip !!!

Pip est un jeune garçon qui vit dans un village d’Angleterre près duquel se trouve les fameux « pontons », bâteaux-prisons où vivent, meurent et s’évadent des forçats ! Un soir, il croise la route de Abel Magwitch, évadé. Pétrifié par la peur, il lui donne de la nourriture et ne le dénonce pas…

Pip croise aussi le chemin de Miss Havisham, vieille dame qui vit dans le souvenir de son mariage annulé par la fuite de son fiancé et de Estella, une jeune fille adoptée par Miss Havisham, qui éblouit le jeune garçon par sa beauté et sa présence tout en l’écrasant de son mépris…

Pip est élevé par sa soeur et son beau-frère, il est destiné à devenir forgeron mais le destin a d’autres visées pour le jeune garçon. En effet, un mystérieux bienfaiteur a dédié une partie de sa fortune à l’éducation de Pip, qui part pour Londres pour devenir un homme et pouvoir conquérir Estella.

J’ai aimé l’histoire de Pip, de son parcours pour devenir Quelqu’un, de ses grandes espérances, de ses grandes désillusions. Les personnages qui l’entourent sont riches et colorés. Miss Havisham a tout d’une sorcière mais Pip la voit comme sa bienfaitrice ; Estella est une enfant capricieuse, élevée pour venger sa mère adoptive des hommes, mais Pip est sous le charme ; Abel Magwitch, le forçat est abrutissant de reconnaissance et de bonté, c’est pourtant un criminel redoutable ; Jagger, le notaire est dur et sans scrupule…

J’ai aimé le livre pour les descriptions incroyables de Dickens. Tout y passe, la société, les pontons, les forçats, la campagne, le pouvoir de l’argent, l’ascension sociale… 

Bref, un premier Dickens qui m’a marqué et bien plus que ça… D’ailleurs, si par la suite, j’ai lu d’autres livres de cet auteur, « De grandes espérances » est le seul que j’ai relu et relu et relu…