Archive for août 2010

Le début de la fin

31 août 2010

de Jasper Fforde

Le début de la fin - Jasper Fforde

Quatorze ans après la tentative d’assassinat dont elle a été victime, la célèbre détective littéraire Thursday Next est toujours aux prises avec la fiction : on lui a collé son alter ego en guise de stagiaire, un Excédent de Bêtise menace, et, surtout, la fin des Temps est à craindre. Tout ça alors que son fils, le petit Friday jadis si mignon, est devenu un adolescent mollasson qui lui cause bien du souci. Pourtant la ChronoGarde cherche à tout prix à le recruter… il est selon eux destiné à sauver la planète… pas moins de 756 fois ! Et ce n’est que le début… car un livre interactif dans lequel les lecteurs pourront tout bonnement éliminer les passages dits ennuyeux est censé pallier la baisse vertigineuse de la lecture dans le Monde Extérieur ! Les lecteurs qui prennent le pouvoir ? Thursday doit bien avouer qu’on ne lui avait encore jamais fait ce coup-là. Et c’est à elle et à elle seule qu’il revient d’empêcher le Monde des Livres de voler en éclats…

Et voilà… Je n’aurais pas pu me retenir bien longtemps… et j’ai donc englouti la série des aventures de Thursday Next.

Tout d’abord, j’aime beaucoup le fait que Thursday vieillisse. En effet, elle est au début de la cinquantaine dans ce tome, qui se situe une quinzaine d’années après le dernier « Sauvez Hamlet ! ».

Elle est toujours aux prises avec les manigances du groupe Goliath, travaille officiellement comme poseuse de moquettes, mais en réalité pour les OpSec et clandestinement pour la Jurifiction, où elle se retrouve en charge de deux stagiaires, qui ne sont autres que ses alter egos dans les livres qui, suite à sa renommée, ont été écrits pour raconter ses aventures… Bref, toujours occuppée la miss ! Surtout si l’on rajoute que son grand garçon, Friday, est en pleine crise d’ado… qu’elle a aussi deux filles… que son cher époux Landen a une vraie crampe de l’écrivain… Ah oui, et comme tout ça pourrait lui laisser quelques moments tranquilles, elle fait aussi du traffic de fromages, et pas n’importe quels fromages !!!

Bien évidemment, le monde est en danger, que dis-je la Fin du Monde est en jeu… Et cette maman active va devoir motiver son fainéant de fils… car tout dépend de lui !!!

Un tout petit peu plus de longueurs peut être et certains personnages m’ont manqué et j’aurais aimé que l’auteur délir eun peu plus sur les livres interactifs, mais globalement je reste sur ma très bonne impression.

Rigolades assurées, univers toujours aussi déjanté, humour anglais toujours aussi excellent… Sous des dehors abracadabrants, plusieurs critiques acerbes de ce qui nous entourent… Je me suis vraiment régalée à lire cette série…

Si vous voulez connaitre mon avis des tomes précédents… L’affaire Jane Eyre, Délivrez-moi, Le puits des Histoires perdues, Sauvez Hamlet

Route des Indes

26 août 2010

Route des Indes Edgar M Forsterde Edgar M Forster

Une jeune femme anglaise est agressée dans les grottes de Marabar, une enquête s’ensuit. Ce fait divers ordinaire sert de point de départ à E.M. Forster (1879-1970) pour bâtir une des œuvres les plus magistrales de la littérature moderne, tout en écrivant le roman de la présence anglaise aux Indes. Maurois comparait cet écrivain à Proust pour la finesse de ses analyses. Le rapprochement semble fondé : il faut redécouvrir Forster

J’entends parler de ce livre depuis un million d’années… Du livre et du film dont mes parents sont de fervents admirateurs et m’ont vanté des années durant la justesse et la veleur.
Il paraissait donc assez logique que farfouillant dans leur bibliothèque et tombant sur le livre, je le leur emprunte pour le lire…
Ajoutons à ceci un challenge [Bienvenue en Inde]… et hop, me voici doublement motivée !

Autant le dire tout de go, je n’ai jamais réussi à me passionner vraiment pour cette histoire…
Je ne m’attendais pourtant pas à une histoire pleine d’activités et de rebondissements… J’avais bien compris qu’il s’agissait avant tout d’un roman descriptif… Mais le fait est là, j’ai dû m’accrocher aux pages de ce livre pour ne pas l’abandonner…
Mais je peux aussi dire que je ne regrette vraiment pas d’avoir tenu bon, car si l’intrigue n’est pas fulgurante, la description de l’Inde gérée par les Anglais est intéressante.

Ce voyage dans l’Inde, colonie anglaise, est d’une très grande richesse. Nous faisons la connaissance de personnages très colorés et très symboliques de la situation. Les descriptions sont fortes, précises. Il règne une immobilité qu’il est urgent de ne pas bousculer. Indiens et Anglais vivent sans se comprendre, et sans chercher à se comprendre. Forster décrit vraiment de très belle façon la vie dans cette colonie et les différences culturelles majeures entre ces deux peuples.

Toute la première partie du livre ne fait « que » poser  le décor et mettre en place l’ambiance. D’où cette longueur, cette lenteur qui a beaucoup gêné ma lecture même si je suis d’accord pour dire que c’était nécessaire !

La seconde partie du livre traite de l’agression dont il est question dans la quatrième de couverture, et de l’enquête et des réactions qui en résultent.

En résumé, heureusement que je m’étais inscrite à ce challenge… Ça m’a aidé à tenir, et à revenir vers ce livre que je ne pouvais pas m’empêcher d’abandonner par moment…

J’ai réussi une petite victoire personnelle en le finissant… Donc je le clame haut et fort… Je suis fière de moi !

Challenge Bienvenue en Inde

Et si on se lançait un petit défi ?

25 août 2010

Le cerveau en ébullition ? Non… Mais une furieuse envie de lire, ça OUI !

Je vous propose un défi pour découvrir des auteurs canadiens…

Allez voir sur la page dédiée… et partons explorer !

Edna, Irma et Gloria

24 août 2010

de Denise Bombardier

Edna, Irma et Gloria - Denise Bombardier

Passionné, engagé, jubilatoire, le nouveau roman de Denise Bombardier a la vitalité et la truculence de ses héroïnes : Edna, Irma et Gloria, trois sœurs aussi inséparables que bagarreuses. Sous la férule d’une mère intransigeante, ce trio infernal va défier, à sa manière, les institutions et la morale dans un pays prisonnier des traditions. Tyrannisant les hommes et noyant le vide de leur existence dans l’alcool, ces femmes révoltées et attachantes sont pourtant impuissantes à s’inventer une vie à la hauteur de leurs désirs et de leurs aspirations… Saga familiale, roman des origines, fresque pittoresque et émouvante, Edna, Irma et Gloria porte un regard lucide et décalé sur le combat des femmes d’hier et d’aujourd’hui.

Voici un livre… surprenant !

C’est la couverture qui m’a tapé dans l’oeil tout d’abord… 3 paires de chaussures 😉 Oui, on ne se refait pas… Puis le fait que ce soit un auteur québécois m’a tenté… Et enfin la quatrième de couverture a eu raison de ma faiblesse !!!!

Nous suivons l’histoire de 3 soeurs, issues d’une grande fratrie telle qu’on en rencontrait au Québec il y a 50 ans…

Ces 3 femmes sont un mélange de haine et d’amour, d’espoir et de frustration. Fortes en gueule et en caractère, elles sont en bloc contre tout ce qui les entoure, montrent une rage incroyable à détester le reste du monde. Une phrase du livre les décrit parfaitement:

Les soeurs étaient des femmes enragées qui entretenaient leur rage comme d’autres soignent leur corps.

Il est assez édifiant de lire leur vie, partagées entre des attentes qu’elles ne sauront jamais remplir, des espoirs qui ne se réaliseront jamais, des souvenirs de moments heureux auxquels elles s’accrochent mais qui en même temps nourriseent leur amertume… Et la famille, qu’elles semblent détester par moment et qui, dans les meilleurs moments, les laisse indifférentes. Les premières phrases m’ont marquée. Et parce qu’elles résument tant leurs vies, l’auteure en reprend une partie pour clore l’histoire.

Elles ne pouvaient se passer les unes des autres. S’aimaient-elles ? Rien n’est moins sûr. Dans la famille, l’amour était secondaire. On sortait du ventre de la même mère, on partageait le même père, tout était joué.

Il y a la présence de cette mère, tellement dure, qui semble vide de sentiments, qui a fait des enfants vraisemblablement sous la pression de l’Eglise comme c’était le cas à l’époque, qui à sa manière se bat pour faire vivre  sa famille et qui dans cette relation bizarre avec ses enfants les maintient unis, autour d’elle.

Et Edna, Irma et Gloria auront souffert de cette présence « absente », au point de faire de leur vie un refus total de tout ce qui pourrait ressembler de prêt ou de loin à un morceau de la vie de leur mère. En seront-elles heureuses pour autant ? Non.

C’est un livre sur le mal d’être de ces femmes… Un livre mordant, qui attaque la morale coincée qui sévissait alors au Québec. Un livre avec beaucoup de méchanceté et de hargne, mais vous savez, celle qui vient de notre besoin frustré d’aimer et d’être aimé, d’être heureux…

Histoire prenante et presque oppressante par moments, d’une grande tristesse… La famille en prend pour son grade… Ne cherchez pas de notions de soutien affectif, d’amour fraternel… Ici, on se soutient en se détestant, on s’aime en s’agressant. Et la vieillesse n’adoucit rien…

Ce n’est pas la première fois que je tombe sur un auteur québécois au ton mordant, désabusé… Denise Bombardier en fait visiblement partie, et j’ai beaucoup aimé !

Tanatha

22 août 2010

par Cothias & Hé

Tanatha Acte 1 Cothias Hé

Un monde dans lequel un virus mortel sévit. Tanatha, superbe femme, est en réalité une tueuse qui élimine ceux qui portent cette nouvelle peste en eux.

Je voudrais vous parler d’une série que j’ai découverte il y a très longtemps, que j’aime beaucoup et qui me frustre au plus haut point puisque je n’ai  jamais pu lire le dernier tome, introuvable ou à des prix que ma bourse ne me permet pas…

Dans le monde de Tanatha, une épidémie terrible sévit… qui ressemble fort étrangement à celle du SIDA (le premier tome de cette BD date de 1992). Dans ce monde, on n’est pas malade… on est « coupable de maladie »…

La trame est très bonne… Voici une femme superbe, Tanatha, qui se révèle être une tueuse. Elle est en réalité employée par le « clergé » pour exterminer tous ceux qui attrapent LA maladie. Après avoir dû « terminé » un enfant, elle perd les pédales… et tout s’enchaîne… Petit à petit, on en apprend plus sur elle, sur ses « patrons », sur la maladie, sur cette société…

Beaucoup de nus et de scènes quelque peu orgiaques, dont certaines pas forcément si utiles que ça, mais le dessin est très beau, avec un trait assez précis, et de très belles couleurs

Cette BD est une des meilleures que Cothias ait écrite… mais disparue aujourd’hui… je ne connaitrais donc jamais la fin… à moins de trouver une bibliothèque qui l’ait en prêt… Et en Ontario, c’est pas gagné 😦

Tosca

19 août 2010

par Desberg & Vallès

Tosca L'âge du sang Desberg Vallès

Tosca Le choix d'Angelina Desberg VallèsTosca Dans le meilleur des mondes Desberg Vallès

Un homme, brisé par l’overdose de son frère puis le suicide de sa mère, se venge en assassinant deux dealers de drogue dans la rue en pleine journée. Condamné à mort, il est récupéré secrètement par la DEA (Agence de lutte contre la drogue aux USA) pour endosser l’identité du fils du parrain du clan Tosca. Les services souterrains de l’état américain ne laissent rien au hasard : chirurgie esthétique, préparation minutieuse, et même assassinat du véritable John Tosca !
Au moment où le nouveau John est prêt à s’infiltrer, sa « famille » a des problèmes avec un clan rival qui veut bousculer l’ordre établi et s’affranchir des vieilles lois. Il se retrouve très vite impliqué plus qu’il ne le souhaitait dans une guerre des gangs sans merci.
Frissons, violence et suspense sont au rendez-vous de ce polar original réalisé de main de maître par de très grands noms de la BD !

Je me souviens très bien de la fois où j’ai acheté ce cycle… dans la boutique de bandes dessinées de Évry… Me demande si elle existe toujours… Ce jour là, j’avais une furieuse envie de dépenser des sous, une envie de BD, j’en avais ras le bol des BD qui démarrent et n’ont jamais de fin… Bref, le petit vendeur m’a proposé ce cycle qui était déjà tout fini et pof, il m’a convaincu (c’était facile en fait !)…

La collection Grafica de Glénat a vraiment de superbes albums, dont j’aime vraiment le dessin… Et avec Vallès dans le duo d’auteurs, je m’attendais à aimer !

Le thème n’est pas très compliqué… New-York… Le monde de la drogue… La mafia… La lutte anti-drogue…

Mais dans ce monde, un homme, condamné à mort pour avoir assassiné un dealer, se voit proposer un marché par le département de lutte conter la drogue : prendre la place du fils aîné de la famille Tosca, clan mafieux de New York. A peine a-t-il pris contact pour s’infiltrer qu’une partie des membres de la famille est assassinée… Victimes d’autres mafieux ! John Tosca se retrouve donc très rapidement à la tête de son clan et plongé dans les ennuis, dont Angelina, fille du chef d’un clan rival, n’est pas le moindre !

Voilà donc un cycle de 3 albums qui déménagent ! Si le premier tome campe l’action dans sa majeure partie, le reste des trois volumes enchaîne règlements de comptes en tous genres, explosion, bastons, jalousies, amours, etc… Oui, un peu convenu quand on parle de Mafia, d’accord… mais j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir cette série… et à la redécouvrir cette nuit aussi, car je ne l’avais pas touchée depuis 5 ans.

La rêveuse d’Ostende

17 août 2010

de Éric Emmanuel Schmitt

La rêveuse d'Ostende Eric Emmanuel Schmitt

Pour guérir d’une rupture sentimentale, un homme se réfugie à Ostende. Sa logeuse, une vieille dame solitaireet mystérieuse,  Emma Van A., se confie peu à peu à lui et un soir, finit par lui avouer son grand secret : une étrange et incroyable passion amoureuse. Fiction ou réalité ?

Cinq histoires – « La rêveuse d’Ostende », « Crime parfait », « La guérison », « Les mauvaises lectures », « La femme au bouquet » – où Eric-Emmanuel Schmitt montre le pouvoir de l’imagination dans nos existences.

J’ai toujours un rapport très inattendu avec les recueils de nouvelles. Je vais adorer sans aucune retenue ou au contraire n’y trouver aucun intérêt… en bloc…

Ce recueil me faisait de l’oeil, d’abord parce que depuis que j’ai découvert EES, je n’ai encore jamais été déçue… et ensuite pour le thème que la quatrième de couverture abordait : l’imaginaire dans nos vies !

« La rêveuse d’Ostende », première nouvelle du recueil, reste la plus belle. Emma a t-elle vécu cet amour passionnel ou l’a-t-elle rêvé sa vie entière ? Amour, passion, souvenirs, imagination, tout s’emmêle pour notre plus grand plaisir à la lecture.

« Crime parfait » m’a aussi beaucoup plus. Comment un couple apparemment parfait devient une imposture aux yeux de la femme du fait d’une remarque inopportune… C’est édifiant, et quasiment possible !

« La guérison » montre l’évolution d’une jeune femme timide et bourrée de complexes vers une femme consciente d’elle même et de son pouvoir de séduction. Si son manque de confiance venait de la façon dont elle se voyait dans les yeux de sa mère, sa nouvelle personnalité éclot grâce à un malade aveugle qui l’imagine… Intéressant…

« Les mauvaises lectures » est surprenant. Mais qui n’a pas un jour passé une nuit blanche, par peur de fermer les yeux, suite à la lecture d’un thriller aussi éprouvant pour les nerfs que passionnant ?

« La femme aux bouquets » est une nouvelle extrèmement courte et ne présente à mes yeux que peu d’intérêt. Si l’imagination est présente encore une fois, ses effets ne sont pas suffisamment mis en valeur et l’ensemble reste en dessous des 4 premières nouvelles.

Je pourrais en écrire des tartines, moi qui vit dans mes rêves la plupart du temps ! Le moins qu’on puisse dire est que ces courtes histoires font une large place à l’imagination. Alors bien sûr, on pourra taxer certains personnages de crédulité, voire même le lecteur mais le message reste extrêmement intéressant… L’imagination est très puissante dans nos vies. Qui peut dire quelle est la véritable part qu’elle a dans nos décisions les plus simples en apparence…

Un matin, je suis partie

16 août 2010

de Alice Steinbach

Un matin, je suis partie Alice Steinbach

Décidant que sa vie doit changer d’une façon radicale, Alice Steinbach se met en congé professionnel et s’envole de Baltimore pour un séjour de neuf mois en Europe. Ce voyage est une fuite, elle désire retrouver une forme d’indépendance. C’est ainsi qu’elle s’installe à Paris pour nouer une idylle avec un Japonais, puis à Londres, Milan et enfin Oxford où la mélancolie la rejoint.

Ce livre a été écrit par une journaliste qui, une fois ses enfants établis et indépendants, a décidé de se mettre en congé sabbatique et de partir neuf mois en Europe. Elle veut en fait se retrouver, se redonner une sorte d’indépendance. Elle reste quelques mois à Paris puis part en Angleterre, puis en Italie…

Il ne faut pas rechercher d’aventures palpitantes, il n’y en pas. La dame reste traditionnelle dans ses loisirs et ses activités. L’aventure réside dans le fait d’avoir un jour trouver le courage de réaliser son rêve personnel, tout quitter et partir 9 mois en Europe… That’s it !

Le bouquin est assez court et met en évidence ses réflexions, issues à la fois de ce qu’elle a vu, vécu, de personnes qu’elle  rencontre. Elle laisse une grande part à sa culture personnelle, parle des auteurs qu’elle a lu et dont elle retrouve le souvenir quelques fois dans ses pérégrinations…

Un livre qui fait rêver tous ceux et celles qui de temps en temps voudraient s’évader, qui fait réfléchir sur ce besoin de fuite… sur cette quête de soi qui nous prend à la gorge à un moment de notre vie.
Plutôt intéressant au niveau personnel, plutôt enrichissant si on l’aborde de cette manière.
Je pense que j’aurais aimé un tout petit peu plus d’éclairage sur l’aspect  « voyage intérieur », mais globalement, c’est une bonne lecture.

Meurtre au Savoy

13 août 2010

de Maj Sjöwall et Per Wahlöö

Meurtre au Savoy Sjöwal Wahlöö

Viktor Palmgren, puissant industriel à l’immense fortune, est abattu dans le luxueux restaurant de l’hôtel Savoy, à Malmö, devant ses principaux collaborateurs. Le tueur parvient à prendre la fuite. La personnalité de Palmgren, ses nombreux ennemis, la nature douteuse de certaines de ses activités font craindre un meurtre politique, alors que dans son ombre, les proches de la victime avaient eux aussi des raisons de vouloir s’en débarrasser. Après une période de cafouillage typique de l’impéritie policière, Martin Beck est envoyé dans le sud de la Suède aider Per Mânsson à mettre le nez dans les affaires de l’empire Palmgren. Critique acide de la désagrégation sociale provoquée par l’affairisme et l’avidité, meurtre au Savoy est un modèle de police procédural doté d’une conscience sociale aiguë. Maj Sjowall et Per Wahloô ont écrit, entre 1965 et 1975, une série de dix romans mettant en scène l’enquêteur Martin Beck et son équipe. Cette œuvre, qui a marqué la littérature policière occidentale, est republiée dans des traductions entièrement revues à partir de l’original suédois.

Le roman d’un crime… Ce livre est le 6ème volume d’un ensemble de 10 enquêtes, écrites par le duo suédois Sjöwall-Wahlöö, il y a plus de trente ans ! Chaque livre peut se lire de façon indépendante (heureusement pour moi vu que c’est le premier que j’aborde !)

Premier point : j’ai beaucoup aimé la préface de Arne Dahl dans laquelle j’ai lu des choses très intéressantes sur les polars suédois, en plus de noter quelques idées de lecture pour la suite…

En ce qui concerne le livre en lui-même, j’ai donc fait la rencontre de l’enquêteur Martin Beck, envoyé de Stockolm à Malmö pour pallier les déficiences de la police locale dans l’enquête sur le meurtre d’un riche industriel.

Les auteurs mettent en scène des policiers qui n’en finissent pas de piétiner, de se tromper, de se jalouser ou pour certains d’être incompétents. On est loin du roman policier où les héros avancent envers et contre tout et sont infaillibles ! Même si Beck semble solide…

L’intérêt de cette enquête (et de toute la série a priori) vient justement de cette prise de position des auteurs de dénoncer (avec un parti pris évident, mais c’est leur choix) d’une part la lourdeur de l’administration policière suédoise et d’autre part les relations obscures entre les industriels et la politique, le tout mené par l’argent, l’arrivisme et la quête de pouvoir.

L’assassinat de Palmgreen se révèle bien plus tortueux que prévu… et c’est un plaisir de suivre Beck et ses accolytes dans leurs recherches de la vérité et dans leurs frustrations. Sans compter que la canicule qui oppresse tout un chacun tout au long de cette enquête était en parfait accord avec la chaleur étouffante de cet été…

J’ai cependant trouvé le dénouement un peu court… mais si tout d’un coup, les éléments s’enchaînent de façon très rapide, ils sont plutôt logiques et donnent une autre vision de ce meurtre… La conclusion est implacable et désabusée… Ce n’est pas cet assassinat qui changera la face du monde et de la société suédoise…

L’originalité de cette série m’a conquise et je partirai très prochainement en quête d’un autre tome des aventures de Martin Beck !

Sauvez Hamlet !

11 août 2010

de Jasper Fforde

Sauvez Hamlet Jasper Fforde

 

Retour à Swindon, dans le Monde Extérieur, pour la célèbre détective littéraire Thursday Next désireuse d’offrir à son fils, Friday, une vie paisible… Le vœu pieux dans toute sa splendeur! D’abord, elle n’aurait jamais dû accepter d’embarquer Hamlet dans la réalité. Rongé par ses états d’âme et tellement soucieux de savoir ce que les gens pensent de lui, il s’incruste chez les Next, flirte avec Lady Hamilton, pendant qu’en son absence Ophélie fomente une révolution dans la pièce éponyme de Shakespeare. En fait de vie calme, Thursday aura à peine quelques jours pour régler le problème Hamlet, récupérer Landen, son mari éradiqué par Goliath, et empêcher le redoutable Yorrick Kaine de déclencher un cataclysme planétaire. Sauver le monde? Pas de problème, Thursday a l’habitude… Mais qui va garder Friday?

Pour passer un peu de bon temps, rien de mieux ces temps-ci qu’un tome des aventures de Thursday Next ! Une bonne lecture encore une fois, un peu moins farfelue que la précédente du fait qu’elle se passe dans le monde réel (mais pas vraiment le notre quand même).

Ceci dit encore de très bonnes idées pour ce monde en folie.. Entre les excusologues, les éradications anonymes, les annulations d’éradication qui balbutient, Hamlet qui fait du coaching en résolution de conflit et une partie de croquet dont les règles sont restées un mystère pour moi et où les avocats sont quasiment des joueurs à part entière… pas le temps de s’ennuyer…

Nous faisons la connaissance du petit Friday,  dont la nounou est un gorille et qui parle en une sorte de charabia latin… Nous assistons à la résurrection en direct de St Zvlkx… Nous cotoyons un peu plus les Néanderthals… De quoi nous tenir occupés n’est-ce pas ?

Quant au dénouement, il est encore une fois original, abracadabrant et totalement inattendu…

Ah oui, et aussi, je ne sais pas si vous vous êtes posés la question au sujet de ce gâteau qui revient très très régulièrement : le Battenberg… Je suis allée sur wikipedia pour voir si ça existe… Bin, oui… C’est important quand même de le savoir… Je ne suis pas allée vérifier pour l’ovinateur, je devrais peut-être  ? 😉