Archive for juin 2010

La route

28 juin 2010

de Cormac McCarthy

La route Cormac McCarthy

L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d’objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre: des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité. Survivront-ils à leur voyage ?

Ce livre est tout simplement extraordinaire… Impossible de le lâcher une minute.

Il est pourtant d’une tristesse infinie. J’avais les larmes aux yeux devant le parcours de ce père et de son enfant, marchant sans fin sur la route… en direction du Sud et de la mer, plein d’un espoir fou que là-bas, ce sera mieux.

Impossible de rester indifférent, impossible de ne pas ressentir l’atmosphère lourde et oppressante. L’auteur réussit à maintenir cet état tout au long de ce court livre, notamment en ne donnant AUCUN détail !

Que s’est-il passé ? On ne le saura pas. Qui sont-ils ? Comment s’appellent-ils ? On ne le sait pas ? Où sont-ils ? Quel pays ? Quelle route ? Pas plus de renseignement… On ne parle que de l’homme et de l’enfant… Papa, de temps en temps dans les paroles de l’enfant… C’est tout ! Cette dépersonnalisation complète est à mon humble avis magistrale ! L’humanité entière est sens dessus dessous, au point que ces « détails » n’ont plus d’importance…

L’univers dans lequel évolue ce duo père-enfant est infernal. Désolation, froid, pluie, poussières, cendres… Il n’y a pas de soleil… Le ciel est gris, la mer est grise et froide… Il n’y a plus d’oiseaux, plus d’animaux ou si peu, et voués à disparaitre… Comme les hommes ?

Ce livre est bouleversant par le choc décrit entre le monde qui entoure ces deux êtres, un monde dur et brutal de survivants totalement déshumanisés et ces deux personnages, si plein d’amour l’un pour l’autre. C’est LE rayon de soleil qui éclaire l’histoire. Ce père qui se dévoue corps et âme pour son fils (ce que même la maman n’a pas pu faire), qui garde une balle dans son revolver pour lui épargner une fin terrible… Même les dialogues entre ces deux personnages sont réduits au strict minimum… Quelques mots, qui disent tout… et leur suffisent tellement le lien entre eux est fort…

Quant au dénouement, il est ce que l’on arrive à en faire… Malgré beaucoup de tristesse, il peut apporter de l’espoir si cette lecture nous en a laissé un peu au fond de nous… Mais il peut aussi n’être que la continuité de ce que l’on vient de lire.

Emotion intense, comme je n’en avais pas ressentie depuis longtemps dans une lecture… Un énorme coup de coeur pour moi… ♥♥♥

Ce livre a été porté à l’écran… Je ne sais pas si j’aurais le courage de voir ce film, malgré Viggo…

Remember me ?

27 juin 2010

de Sophie Kinsella

Remember me Sophie Kinsella

Après avoir conquis le monde avec les aventures déjantées de Becky, l’accro du shopping, Sophie Kinsella nous revient avec une nouvelle héroïne, tout aussi inoubliable. Lexi Smart est une fille plutôt normale : vingt-cinq ans, un boulot assez assommant, les dents pas très alignées, le cheveu désespérément terne, quelques kilos en trop, un appart minuscule, un fiancé un peu nul et très fauché et trois super copines avec qui elle fait la fête le vendredi soir. Un beau matin, Lexi se réveille dans une chambre d’hôpital avec un sourire parfait, une cascade de boucles blondes, une silhouette de sirène, un beau gosse de mari richissime… et une amnésie partielle due à un accident de voiture : trois ans de sa vie viennent de s’effacer, Lexi ne se souvient de rien. Qui est cette snobinarde qui prétend être sa meilleure amie ? Depuis quand Lexi vit-elle dans un loft luxueux ? Qu’a-t-elle fait à ses collègues pour qu’ils la surnomment le Cobra ? Et qui est ce mystérieux architecte qui la harcèle de messages ? Pour comprendre comment elle est passée de fille toute simple à garce carriériste, Lexi va devoir fouiller cette parenthèse de trois ans. Et ce qu’elle va y découvrir pourrait bien lui donner quelques leçons pour l’avenir…

Quatrième de couverture de l’édition française (Belfond)

Dimanche dernier, je n’aurais rien pu faire d’autre que passer de mon canapé à ma chaise de jardin… autant le faire avec un peu de littérature chick-lit, n’est-ce pas ? Ça ne fait pas de mal pour se reposer d’une soirée compliquée. 😉 Je l’avais acheté en anglais, il y a quelques temps avec deux ou trois autres… et c’est l’avantage de ce genre de bouquins… Même en vo, ça se lit facile !!!

Lexi Smart est une jeune femme comme à peu près toutes les héroïnes de chick-lit, et surtout celles de Kinsella… Gentille, un brin délurée, une bonne propension à faire la fête avec ses super meilleures amies du monde, etc…

Son souci ? Pas d’addiction sévère non, mais une perte de mémoire pour les 3 dernières années suite à un accident de voiture… et dans ces trois années « perdues », il s’en est passé des choses !!!

Toute l’intrigue de ce livre est donc basée sur la recherche de ces trois années disparues par Lexi et elle va découvrir deux ou trois choses qui vont la faire un peu réfléchir 😉 et qui sont supposées nous faire réfléchir aussi par la même occasion… (bin oui, il faut aussi réfléchir quand même)…

Bon…

Voilà… Évidemment elle ne pouvait pas se réveiller mariée à un malotru, sans le sou, la battant chaque soir… parce que ça aurait été difficile de caser toutes les marques somptueuses dont sa garde-robe est fournie…Évidemment ses amies ne pouvaient pas non plus rester longtemps indifférentes… Évidemment elle ne peut pas avoir changer sans de vraies bonnes raisons super politiquement correctes…

Bon…

Bien honnêtement, j’ai préféré l’accro du shopping, dans le sens où Becki est franchement une montagne de préjugés et d’idées préconçues, le tout assemblés pour former une petite héroïne rigolote, qui ne devrait avoir aucun problème et en s’en crée des millions… Bref, de la littérature facile, destinée à faire passer un moment sympa et sans prétention (enfin j’espère)… Tout ce que l’on attend normalement de la chick-lit, quoi…

Celui-ci se voudrait un peu plus ceci, un peu moins celà… et finalement le côté divertissement s’en ressent… Je suis déçue, d’autant que j’en ai acheté un autre… Zut…

Bon allez, j’aurai au moins appris le vocabulaire de la business woman amnésique… Ça va juste pas être facile à caser 😉 A moins d’un bon coup sur la tête ???

L’aîné

26 juin 2010

de Christopher Paolini

Eragon l'ainé Christopher Paolini

Eragon et Saphira, sa dragonne, sont à peine sortis vainqueurs de la bataille de Farthen Dûr que des Urgals attaquent de nouveau et tuent le chef des Vardens… Nasuada, sa fille, est nommée à la tête des rebelles. Après lui avoir prêté allégeance, Eragon entreprend avec Saphira un long et périlleux voyage vers Ellesméra, le royaume des elfes, où ils recevront les enseignements d’un vieux Dragonnier. Pendant ce temps, Roran, le cousin d’Eragon, organise la défense de son village contre les Ra’zacs, qui au cours d’un assaut enlèvent sa fiancée. Ces épreuves ont endurci le jeune homme. Plus que jamais déterminé à lutter contre l’Empire de Galbatorix, il convainc les villageois de rejoindre les rebelles au Surda. Désormais, Eragon et Roran poursuivent un seul et même but : détruire les forces du Mal. Suite d’Eragon, l’Aîné est le livre II de la trilogie de l’Héritage, dont les droits de traduction ont été vendus dans plus
de quarante pays. Un énorme succès mondial, déjà devenu un classique de littérature jeunesse et de fantasy.

Démarré il y a un bon moment, il m’aura fallu une lecture commune sur Livraddict comme coup de pied virtuel et libératoire… J’ai enfin fini ce livre !!!!

Première précision, je n’ai pas lu le premier tome, je n’ai fait que regarder le film avec mes enfants, complètement fans, et je dois dire qu’il m’a bien plus à moi aussi… D’où mon envie de basculer sur le tome 2…

Franchement, je ne suis pas conquise. L’univers de Paolini est brouillon et m’apparait un peu trop comme une copie faiblarde de celui de Tolkien. Mais les personnages n’en ont pas la consistance. On saute de rebondissements en mini coups de théâtre. La progression est prévisible. J’aimais pourtant la présence de dragons (oui, j’aime les dragons 😉 ), j’attendais plus de ce livre et je suis franchement déçue…

Plus qu’un livre, c’est une succession de bonnes scènes pour un prochain film. Eragon 2 est-il d’actualité ? Si oui, je le regarderai, toujours avec mes enfants, et j’aurai sans aucun doute autant de plaisir à le voir que j’en ai eu pour le premier…

Cette série est une série pour enfants, ou pour entrer dans le monde de la littérature fantastique mais grands fans de Tolkien, ne faites pas mon erreur, vous serez très certainement déçus autant que moi…

D’autres avis sur ce livre sur les blogs de Hécléa et de Evilysangel

Saga

23 juin 2010

de Tonino Benacquista

Saga Tonino Benacquista

Comme les trois mousquetaires, ils sont quatre, embarqués dans une drôle d’aventure : écrire le scénario d’un feuilleton télévisé destiné à occuper l’antenne pendant les heures creuses de la nuit. Peu importe l’histoire puisque personne ne la regardera, la saga n’obéit qu’à un seul critère : coûter le moins cher possible en décors, acteurs et tournage. Et les quatre scénaristes, que tout sépare, ont été recrutés pour leur seul point commun : ils n’ont pas les moyens d’être exigeants. Marco, le narrateur, est quasiment prêt à travailler gratuitement, Jérôme, le plus jeune, s’est déjà brûlé les ailes dans son rêve de conquérir Hollywood, Mathilde est une pisse-copie du roman sentimental, et Louis a connu son heure de gloire à Cinecittà mais il y a longtemps déjà. La rencontre des quatre auteurs va pourtant avoir des conséquences inattendues. Puisqu’ils ont toute liberté, à condition d’être économes, ils décident de se faire plaisir et se lancent dans une histoire qui non seulement aura un succès inattendu, mais transformera leur vie, et même, à certains égards, l’ordre du monde.

J’ai reçu ce livre en cadeau, il y a deux ans, alors que je ne connaissais pas du tout cet auteur. Depuis, j’ai dévoré tous les livres qui me tombaient sous la main… Il m’en reste encore quelques uns  à découvrir mais pour l’heure, j’ai relu celui-ci, que j’ai trouvé toujours aussi savoureux…

Une histoire très originale d’une chaine de télé française qui recrute 4 scénaristes « ratés » pour écrire une série de 80 épisodes destinée à être diffusée la nuit. Aucun besoin que la série soit de qualité, il faut juste qu’elle existe et soit diffusée (sombre histoire de quota d’émissions françaises… la chaine peut diffuser ses merdes américaines mais pour garder son quota, il lui faut une série française…)
Bref les 4 ont carte blanche… Contre toute attente, la série Saga a un succès fou… ce qui crée bien entendu des situations totalement inattendues !

Le livre est écrit à quatre voix. Chacun des scénaristes prend la parole à tour de rôle. J’aime le rythme que ce style d’écriture donne à la trame.

C’est un bouquin que je vous conseille, plein d’humour mais aussi plein d’ironie et de vérités sur un monde de la télé qui est bien impitoyable…

On peut se poser pas mal de questions…
J’ai beaucoup aimé la première fois et j’ai eu beaucoup de plaisir à le relire !

Et j’ai ressorti en même temps que celui-ci « Quelqu »un d’autre », que je vais relire de ce pas 😉

Les grandes espérances du jeune Bedlam

21 juin 2010

de George Hagen

Les grandes espérances du jeune Bedlam George Hagen

Ni ses origines obscures, ni son enfance passée dans les misérables faubourgs de Londres n’ont entamé l’optimisme de Tom Bedlam. A la mort de sa mère, un mystérieux bienfaiteur offre de payer ses études. Pour un gamin plus habitué à la débrouille et à l’usine, l’occasion est trop belle. Du lugubre pensionnat de Hammer Hall jusqu’aux confins de l’Empire britannique, Tom poursuit son apprentissage de la vie, mais n’en reste pas moins hanté par un passé morcelé. Orages, coups du sort, révélations, l’aventure familiale continue au fil d’existences ballottées par la marche irréversible du siècle… Après La Famille Lament, George Hagen réussit, une fois de plus, à créer des personnages drôles et désarmants, qui n’en finiront pas de nous hanter.

J’ai ouvert avec plaisir ce livre de Hagen, que j’avais découvert avec la famille Lament l’année dernière.

Je n’ai pas été déçue par cette lecture, loin de là.

Pour tout dire, j’ai appris  l’existence de ce livre chez George. Il m’avait attiré en tout premier lieu à cause l’allusion non masquée aux grandes espérances de Dickens, que j’aime beaucoup (et qui me poursuit un peu ces temps-ci, c’est marrant 😉 ). La quatrième de couverture laisse sous-entendre un lien très fort entre ces deux livres (mystérieux bienfaiteur, orphelin, etc…). L’éditeur y est allé un peu fort vu que le bienfaiteur n’est jamais mystérieux et qu’il y en a deux… mais bon, passons…

Tout au long du livre, nous suivons Tom Bedlam de son enfance vers 1870 jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale. Vivant seul avec sa mère, ouvrière modèle et exploitée dans une fabrique de porcelaine des faubourgs populeux de Londres, Tom est un jeune garçon débrouillard et ambitieux. A la mort de sa mère, il est envoyé en pensionnat (par le bienfaiteur mystérieux qui ne l’est pas..) puis part faire des études de médecine en Écosse. Devenu médecin, il partira pour l’Afrique du Sud et fondera une famille.

J’ai énormément aimé la progression de Tom, sa volonté inébranlable de ne jamais tomber sous la coupe de son père, et de tout faire pour ne jamais devenir un autre William Bedlam. Tous les personnages qui l’entourent sont attachants. Sa mère « trop bonne », la famille Limpkit dont Audrey bien entendu, Lizz, même William, son père, égoïste et opportuniste… Ses enfants sont de petits chefs d’œuvre 😉

En parallèle , il est très intéressant de voir l’Histoire en marche… L’évolution des femmes dans la société, la guerre des Boers, la progression du conflit mondial sont évoqués avec une vision très intéressante.

Une lecture très sympathique pour moi, une belle saga familiale… Je vais définitivement continuer de suivre les sorties de Hagen…

Electrons libres

18 juin 2010

de James Flint

Programmeur dans un complexe militaire britannique, Cooper James se voit remettre une boîte métallique : elle contient peut-être les cendres de son père, qui a abandonné sa famille des années plus tôt. Cooper part alors sur les traces du défunt, un artiste bohème… Étonnante synthèse du Cryptonomicon, du Monde selon Garp et du Pendule de Foucault, Électrons libres est un récit aux multiples facettes, bourré d’auto dérision, qui pose de vraies questions sur la technologie et le nucléaire. Magistral !

J’ai pris ce livre, pensant acheter une histoire de suspens, polar scientifique… un truc de ce genre… Oups… faudrait peut être que j’ouvre un peu plus les yeux quand je farfouille sur internet ou à la librairie !!!

Qu’à cela ne tienne ! Le livre m’avait attiré, je l’ai lu… en plusieurs fois et avec énormément de difficulté. Et on peut dire que la rédaction de ces impressions aura été tout aussi difficile que la lecture, puisque j’ai commencé le brouillon de cet article… il y  a 1 mois !!!

Pourtant l’histoire est sympa… Cooper est un gars complètement décalé, blessé par son passé, plutôt fragile et drôle (quand il veut), très pénible et irritant (même quand il ne voudrait pas), bref un parfait anti-héros…

Il travaille dans un complexe top secret lié à l’armement nucléaire et reçoit un jour une urne contenant les cendres de son père. Son passé remonte alors à la surface et plus que ça, car son père semble « connu ». Par ailleurs, la livraison des cendres sur son poste de travail met la pagaille dans sa vie professionnelle, il se retrouve « en disponibilité »…

Cooper part alors sur les traces de son père, c’est l’occasion de beaucoup de réflexions sur son père, la famille, l’absence, la science, le nucléaire, l’art…

Il y a beaucoup d’humour dans ce livre, mais je ne dirai pas qu’il se lit facilement. J’ai eu un peu de mal (ça, c’est la version politiquement correcte) à rentrer dedans… c’est relativement lent, avec beaucoup de flashbacks au fur et à mesure de ses rencontres… Les personnages sont compliqués, ce qui en général les rend plutôt intéressants. Ici, oui, ils sont intéressants mais il faut vraiment s’accrocher…

C’était définitivement une très bonne idée de bouquin, mais la trame proposée par Flint est un peu trop plate. L’auteur aura peut être voulu passer un peu trop de messages en même temps pour moi… Certaines disgressions étaient de trop pour moi, et j’ai fini par passer les pages !

Je ne regrette pas de m’être accrochée mais honnêtement, je ne garderai pas ce livre en mémoire bien longtemps. Et il ne mérite certainement pas le « Magistral! » de l’éditeur…

Tant pis… 😦

La maison aux esprits

15 juin 2010

de Isabel Allende

La maison aux esprits Isabel Allende

Une grande saga familiale dans une contrée qui ressemble à s’y méprendre au Chili. Entre les différentes générations, entre la branche des maîtres et celle des bâtards, entre le patriarche, les femmes de la maison, les domestiques, les paysans du domaine, se nouent et se dénouent des relations marquées par l’absolu de l’amour, la familiarité de la mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reflètent et résument les vicissitudes d’un pays passé en quelques décennies des rythmes ruraux et des traditions paysannes aux affrontements fratricides et à la férocité des tyrannies modernes. Isabel Allende a quitté le Chili après le coup d’État militaire. La Maison aux esprits, son premier roman, tantôt enchanteur, tantôt mordant, est à inscrire parmi les révélations de la littérature latino-américaine d’aujourd’hui. Il est traduit dans une dizaine de pays et a obtenu le prix du Grand Roman d’évasion 1984.

Voilà, c’est fait… Ce livre, je voulais le lire depuis… une éternité. Drôles d’impression en réalité. J’ai eu du mal à vraiment entrer dans l’histoire. Tout en ayant du mal aussi à me détacher du livre… En fait, je crois que je n’avais aucune sympathie pour Esteban, le personnage principal du roman et que ça a beaucoup joué…

La construction a un petit brin d’originalité… En effet, si le style est la plupart du temps descriptif et que l’on observe Esteban, Clara et tout leur entourage de l’extérieur… Par moment, Esteban parle, et nous avons donc son point de vue pour quelques paragraphes. C’est surprenant, mais pas inintéressant.

Résumer l’histoire de cette saga sud-américaine est tout à fait impossible. Nous nous trouvons dans un pays sud-américain, qui n’est pas nommé… Esteban, jeune homme pauvre, est amoureux de Rosa (splendide jeune fille aux cheveux verts et à la peau aux reflets bleutés… je dois dire que je ne comprends pas trop l’utilité de cette apparence…) Pour pouvoir l’épouser, il part travailler dans les mines d’or, mais Rosa meurt avant qu’il ne revienne. Il repart alors, s’installe dans la propriété familiale à la campagne, qu’il restaure et remet sur les rails, jusqu’à en tirer une fortune confortable. De caractère exécrable, il mène son entreprise d’une main de fer et abusive.

Jusqu’au jour où il repart en ville pour épouser Clara, la jeune sœur de Rosa, elle-aussi bien particulière…

Nous suivons donc l’histoire de cette famille, où trois enfants naitront, puis une petite-fille. Tour en suivant également l’évolution politique et sociale du pays, la misère.

Il m’a fallu un temps fou pour réellement m’intéresser au contenu. En fait, c’ assez étonnant parce que jamais ne s’est vraiment posé la question d’abandonner ce livre. Oui, je voulais savoir ce qui allait se passer, mais je n’avais pas d’intérêt réel pour aucun des personnages… Jusqu’au tremblement de terre… et à partir de là, mon intérêt a été relancé…

Suivre les femmes, Clara, Blanca et Alba, s’est révélé plus à mon goût… Mais la lecture en aura quand même été fastidieuse. J’ai fait des pauses incroyables entre deux chapitres… tout en ne pouvant pas vraiment m’empêcher de revenir, curieuse, vers le livre… Mais que cela aura été long !!!!

Ma conclusion… Que dire… Ce n’est définitivement pas un coup de cœur, mais je ne peux pas dire non plus que j’ai détesté, car ce n’est absolument pas vrai. J’aurai juste eu un mal incroyable à le lire… et faites moi confiance, c’est suffisamment rare pour être noté !!! J’ai un autre livre de cette auteure dans ma PAL, mais là, je vais faire une pause… Même écrire ces quelques lignes a été fastidieux !!!

Quelle étrange expérience de lecture !!!

Délivrez-moi !

12 juin 2010

de Jasper Fforde

Délivrez-moi ! Jasper Fforde

Thursday Next, détective littéraire et agent des OpSpecs, est de retour! Après être entrée dans l’intrigue du roman Jane Eyre, elle bénéficie d’un repos bien mérité. Elle a aussi retrouvé l’homme de ses rêves, Landen, et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la voilà enceinte! Seulement, la corporation Goliath ne l’entend pas de cette oreille, et pour la contraindre à libérer le criminel qu’elle a enfermé dans un poème de Poe, le groupe tout-puissant fait éradiquer son mari de la réalité! Seule Thursday se souvient que Landen a un jour existé… Et le portail de la prose ayant disparu, elle doit subir un entraînement spécial à la Jurifiction – la police interne des livres – avant de pouvoir reprendre ses voyages à l’intérieur des chefs-d’œuvre de la littérature.

Je viens de littéralement avaler le tome 2 des aventures de Thursday Next. Après l’affaire Jane Eyre, Thursday est à nouveau aux prises avec Goliath, qui a trouvé le moyen de pression idéal : éradiquer son mari ! Ce qui ne l’empêche pas d’être enceinte des œuvres de ce même mari, pourtant disparu à l’âge de 2 ans… Vous l’aurez donc deviné, nous sommes toujours dans un monde totalement farfelu, où les mammouths sont clonés et espèce protégée, où certaines personnes peuvent aller et venir dans les livres et se NDBDP-phonent d’une histoire à l’autre… (NDBDP= Note De Bas De Page ;))

Amateurs d’absurde et d’abracadabrant, foncez, vous ne le regretterez pas…

En ce qui concerne l’enquête de Thursday, soyons honnête… Ce n’est pas la meilleure, elle aurait pu gagner en épaisseur… Mais ce n’est pas le plus important, loin s’en faut. Ce monde parallèle est fabuleux et hilarant… Les personnages sont toujours aussi loufoques et géniaux. On se balade de livre en livre et j’adore ces anecdotes mettant en scène les personnages littéraires… Mention spéciale pour moi pour la présence de Mrs Havisham, toute droit sortie Des Grandes Espérances, un de mes livres d’enfance préférés… que j’ai relu il n’y a pas si longtemps, d’ailleurs… petit aperçu ici).

Bref, je continuerai de suivre la série de Jasper Fforde, pour la beauté de l’univers qu’il a créé !!!

Mars la Rouge

10 juin 2010

de Kim-Stanley Robinson

Mars la Rouge Kim-Stanley Robinson

Mars la Rouge, ce n’est pas pour demain, c’est déjà aujourd’hui ! Ils sont arrivés. Leur but ? Recommencer l’Histoire dans un décor nouveau. Bâtir un monde neuf, en rupture avec la Terre déliquescente qu’ils ont quittée. Sous le leadership de deux Américains, John Boone et Frank Chalmers, et d’une Russe, Maya Toitovna, les colons s’attaquent à l’installation des infrastructures de base sur la planète. Il faut descendre dans ses canyons vertigineux pour y chercher de la glace, ensemencer les vallées où coulèrent les fleuves, il y a des millions d’années. Il faut inventer de nouvelles villes, avec des matériaux et des concepts nouveaux. Des cités de rêve, greffées sur le désert, au flanc des plus grands volcans du système solaire. Et il faut faire vite, car les immigrants arrivent, de plus en plus nombreux, en provenance d’une Terre surpeuplée. Le rêve sombrera-t-il dans le chaos ? C’est que Mars, si éloignée du berceau de l’humanité, constitue un incroyable enjeu économique et politique pour les puissances terrestres : les transnationales, sociétés tentaculaires dotées d’un tel pouvoir qu’elles peuvent racheter des pays, des Etats… des mondes, peut-être.

J’ai lu ce livre pour la première fois, il y a une éternité… Probablement 10 ou 11 ans… Sorti de derrière les fagots la fin de semaine dernière, je me suis replongée dedans avec beaucoup de plaisir…

L’auteur nous propose une expérience passionnante (enfin pour moi !!!)… Partir avec 100 scientifiques dans un vaisseau spatial, direction Mars… Objectif ? Terraformer la planête !

Ce livre est le premier tome d’une trilogie (Mars la Verte et Mars la Bleue la complètent) qui va donc raconter l’épopée de ces scientifiques et de leurs premiers descendants dans la transformation de Mars en une planête viable pour l’Homme.

On est dans la « hard SF », il ne faut pas donc pas être surpris par l’avalanche de descriptions techniques, géologiques, scientifiques en tout genre que l’auteur fournit. Que l’on apprécie ou pas d’être noyé sous les détails parfois quasiment incompréhensibles, c’est cette abondance qui crée l’intérêt et la « vraisemblance » de ce livre. Personnellement, je suis allée beaucoup plus vite cette fois-ci dans ces parties là et je ne pense pas que celà pose un problème pour un « premier lecteur » non plus.

Anecdote amusante… A l’époque où j’ai découvert cette série, j’habitais en France. Quelques jours après avoir fermé le dernier tome, je suis tombée sur une émission sur Canal Plus je crois, qui montrait les travaux de scientifiques américains pour terraformer une planête ! Ils travaillaient notamment sur des mousses et champignons moléculaires, et tentaient de les faire pousser à très haute altitude pour comprendre et adapter leur comportement avec une atmosphère raréfiée… etc… en gros tout ce que les colonisateurs de Mars la Rouge font et mettent en place ! C’était assez incroyable… j’avais quasiment l’impression de regarder ce que je venais de lire ! (bon presque, okay…)

Pour en revenir au livre, nous suivons un certain nombre des scientifiques du vaisseau. Leurs visions du projet ne sont pas toujours parallèles et je trouve que Robinson décrit très bien les dissensions et heurts qui apparaissent inévitablement dans les milieux en vase clos comme celui-ci. Les personnages sont assez hauts en couleurs et je me suis attachée assez rapidement à un certain nombre d’entre eux.

On sent un enthousiasme incroyable de l’auteur pour une telle mission qui implique non seulement la mise en place de projets scientifiques et techniques ambitieux, mais aussi l’appararition d’une toute nouvelle structure sociale, politique et économique. Suivre ces évolutions en parallèle est vraiment passionnant !

Je vous parlerai prochainement du prochain tome 😉

Retour à la Grande Ombre

9 juin 2010

de Hakan Nesser

Retour à la Grande Ombre Hakan Nesser

 

Un athlète déchu rentre chez lui après avoir passé vingt-quatre ans derrière les barreaux. Huit mois plus tard, on découvre son cadavre mutilé près de la ferme de la Grande Ombre. L’homme était-il innocent, comme il l’avait toujours proclamé ? Pas facile pour le commissaire Van Veeteren de mener l’enquête : personne n’a intérêt à que la vérité éclate au grand jour…

« Il n’avait fait que la moitié du chemin quand il sentit qu’il n’était pas seul dans l’obscurité. »

« Après l’inspecteur Wallander de Mankell, voici le commissaire Van Veeteren. 57 ans, plein d’humour. À suivre. » Le Monde

Avec tous ces auteurs venus de la froide scandinavie, Mankell, Nesbo, Larsson, et autres, l’horizon du polar (autrefois plutôt américain) s’est bien transformé depuis quelques années. On aime leurs commissaires un peu poètes, un peu balourds, souvent torturés. On aime leurs intrigues simples en apparence, mais d’une grande complexité si on se donne la peine de gratter un peu. On aime ne pas toujours avoir le fin mot de l’histoire, leurs fins en points de suspension, leurs personnages ni blancs ni noirs. On aime leur lenteur, l’impression que le temps est suspendu, qu’on fait du surplace. On aime leur réalisme cru, comme un visage sous un néon. On aime finalement, rester un peu en rade sur le bas côté de ce genre, qui pourtant semble déjà surexploité.
En gros, on aime!
Et bien, c’est encore le cas avec Retour à la Grande Ombre de Hakan Nesser.
On retrouve ce qui pourrait ressembler à une recette typiquement suédoise : un commissaire qui prise la poésie, qui boit trop et malmène ses contemporains. Un inspecteur qui erre dans sa vie privée comme dans sa vie pro, à cent mille lieux du beau mec propre sur lui qui résout les énygmes assis dans son fauteuil ergonomique.
L’intrigue est bien menée. La victime n’est pas un ange. Accusé deux fois de meurtre, on a plus envie de le détester que de le plaindre. Les témoins sont tous assez louches. Les réponses vaseuses. Les policiers ne semblent pas être des flêches. Leur stratégie, bancale. Et le commissaire, on voudrait bien lui botter son postérieur suédois deux ou trois fois!
La fin est déroutante. Laisse peut-être plus de questions qu’elle n’apporte de réponse, mais n’est pas frustrante.

En gros, vous l’aurez compris, j’ai aimé et je crois bien que je vais continuer dans cette veine scandinave! J’ai bien envie d’en savoir plus sur le commissaire Van Veeteren (VV pour les amis).