de Cormac McCarthy
L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un Caddie rempli d’objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre: des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l’humanité. Survivront-ils à leur voyage ?
Ce livre est tout simplement extraordinaire… Impossible de le lâcher une minute.
Il est pourtant d’une tristesse infinie. J’avais les larmes aux yeux devant le parcours de ce père et de son enfant, marchant sans fin sur la route… en direction du Sud et de la mer, plein d’un espoir fou que là-bas, ce sera mieux.
Impossible de rester indifférent, impossible de ne pas ressentir l’atmosphère lourde et oppressante. L’auteur réussit à maintenir cet état tout au long de ce court livre, notamment en ne donnant AUCUN détail !
Que s’est-il passé ? On ne le saura pas. Qui sont-ils ? Comment s’appellent-ils ? On ne le sait pas ? Où sont-ils ? Quel pays ? Quelle route ? Pas plus de renseignement… On ne parle que de l’homme et de l’enfant… Papa, de temps en temps dans les paroles de l’enfant… C’est tout ! Cette dépersonnalisation complète est à mon humble avis magistrale ! L’humanité entière est sens dessus dessous, au point que ces « détails » n’ont plus d’importance…
L’univers dans lequel évolue ce duo père-enfant est infernal. Désolation, froid, pluie, poussières, cendres… Il n’y a pas de soleil… Le ciel est gris, la mer est grise et froide… Il n’y a plus d’oiseaux, plus d’animaux ou si peu, et voués à disparaitre… Comme les hommes ?
Ce livre est bouleversant par le choc décrit entre le monde qui entoure ces deux êtres, un monde dur et brutal de survivants totalement déshumanisés et ces deux personnages, si plein d’amour l’un pour l’autre. C’est LE rayon de soleil qui éclaire l’histoire. Ce père qui se dévoue corps et âme pour son fils (ce que même la maman n’a pas pu faire), qui garde une balle dans son revolver pour lui épargner une fin terrible… Même les dialogues entre ces deux personnages sont réduits au strict minimum… Quelques mots, qui disent tout… et leur suffisent tellement le lien entre eux est fort…
Quant au dénouement, il est ce que l’on arrive à en faire… Malgré beaucoup de tristesse, il peut apporter de l’espoir si cette lecture nous en a laissé un peu au fond de nous… Mais il peut aussi n’être que la continuité de ce que l’on vient de lire.
Emotion intense, comme je n’en avais pas ressentie depuis longtemps dans une lecture… Un énorme coup de coeur pour moi… ♥♥♥
Ce livre a été porté à l’écran… Je ne sais pas si j’aurais le courage de voir ce film, malgré Viggo…