de Anne-Marie Sicotte
Pendant que Léonie désespère de réussir à assurer la pérennité d’un savoir ancien trop souvent tourné en ridicule, sa fille Flavie est prête à tout pour s’affranchir des conventions qui constituent une entrave aux ambitions des femmes et à leur liberté d’action. Des opposants déterminés espèrent leur défaite. Le groupe des hommes de l’art cherche avant tout à favoriser l’essor d’une science obstétricale naissante. Les fières accoucheuses auront donc à affronter un ennemi aussi puissant qu’insaisissable, une opinion publique qui s’accroche à un idéal de vertu et de bienséance, une morale victorienne triomphante.
Voilà, j’ai fini cette saga québécoise. Découverte grâce à Blandine, j’ai vraiment aimé les deux premiers tomes. J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le troisième tome, presque une année s’était déroulée depuis ma lecture du second mais je ne sais pas si c’est vraiment lié.
Encore et toujours un énorme pavé ! Nous suivons toujours la vie de Flavie, de Léonie et de leur entourage. Si Léonie et la majorité des personnages sont toujours à Montréal, Flavie est quant à elle partie. Elle s’est enfuie et vit maintenant dans une communauté aux États-Unis. Cette communauté (heu, on peut pas dire secte là ???) a des mœurs pour le moins libres et pratique le partage d’à peu près tout… enfin que dis-je, oui, sur tout !
On le comprend dès le titre et il n’y a pas de suspens… le combat que mènent ces femmes est voué à l’échec. L’opinion publique de l’époque ne peut pas changer aussi radicalement. Leur dévouement, leur intelligence, leurs ambitions et leur engagement n’y pourront rien.
Je me suis un peu essoufflée en accompagnant Léonie à Montréal. Les descriptions de cette société qui n’arrive pas à progresser, des us et coutumes de chacun restent très intéressantes mais peuvent être vraiment longues, compte tenu du fait qu’on a déjà deux tomes (et pas des petits) dans la tête. Mais en revanche j’ai vraiment suivi avec beaucoup d’intérêt la découverte avec Flavie de la communauté d’Oneida. Le décor et l’environnement changent, ce qui ravive un peu l’attention. En plus, j’ai découvert en lisant un blog que cette communauté avait vraiment existé ! Le parcours de Flavie au sein de la communauté est semé d’embûches. Si elle y arrive pleine d’espoirs et d’enthousiasme, la réalité quotidienne apporte aussi son lot de frustrations et de désillusions.
La seconde partie du livre s’accélère. Le retour de Flavie ne se fait certainement pas dans les conditions qu’elle aurait espérées. Ses ambitions de devenir médecin n’auront pas pu aboutir, elle doit faire face au jugement des « bien-pensants » de la société et elle se retrouve à devoir s’adapter à cette vie de femme, d’accoucheuse et de mère au foyer qu’elle cherchait à éviter (ou disons plutôt qui ne lui suffisait pas)… Y trouvera-t-elle le bonheur ???
Donc en résumé, une saga québécoise que je ne regrette vraiment pas d’avoir découverte et suivie, mais quels pavés !!!