Archive for the ‘Littérature scandinave’ Category

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

8 août 2015

De Jonas Jonasson

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Franchement, qui a envie de fêter son centième anniversaire dans une maison de retraite en compagnie de vieux séniles, de l’adjoint au maire et de la presse locale?
Allant Karsson, chaussé de ses plus belles charentaises, à donc décidé de prendre la tangente. Et, une chose en entraînant une autre, notre fringant centenaire se retrouve à trimballer une valise contenant 50 millions de couronnes dérobée – presque par inadvertance – à un membre de gang. S’engage une cavale arthritique qui le conduira à un vieux kleptomane, un vendeur de saucisses surdiplômé et une éléphante nommée Sonia…

Dans la série des livres que j’ai choisis pour leur titre, voici le dernier 🙂
Il avait eu le temps de s’enfoncer dans ma pile à lire sans que je n’y prenne garde, mais je l’ai déterré pour les vacances et ne le regrette pas!
Quel plaisir et quel coup de coeur que la lecture de ce livre.
Allan, notre centenaire, a une devise, qu’il tient de sa mère et ce depuis son plus jeune âge « Les choses sont ce qu’elles sont et seront ce qu’elles seront. » De quoi aborder la vie avec calme et sérénité, quelles que soient les aventures dans lesquelles il s’embarque. Et des aventures, Allan en a eues.

Le jour de son centième anniversaire, lequel doit être célébré « en grandes pompes » à la maison de retraite, notre heros s’enfuit, par la fenêtre, sans savoir où il va. Ce livre le suit dans sa fuite et ses diverses rencontres alors qu’il se retrouve poursuivi par un gang de malfrats suédois et par la police. Des épisodes de son passé extraordinaire s’entremêlent au fil de la lecture.

L’auteur s’amuse avec L’histoire et le fait intervenir dans la plupart des évènements les plus célèbres du XXème siecle : guerre civile espagnole où il rencontre Franco, la bombe atomique, la Chine de Mao, la révolution en Iran, l’URSS de Staline qui l’envoie au goulag, mai 68, le conflit entre Corée du Nord et sud, où il rencontre Kim Jong-Il enfant…

Sans être hilarant, ce livre est d’un humour absurde que j’ai adoré. Tant d’aventures extravagantes, tant de flegme et de calme. Ne cherchons pas de crédibilité, il faut prendre du recul et accepter le loufoque, le saugrenu et la répétition.
Car après tout, les choses seront toujours ce qu’elles seront 😉

Les chaussures italiennes

11 janvier 2013

de Henning Mankell

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Fredrik Welin vit en reclus sur une île de la Baltique. A soixante-six ans, sans femme ni amis, il a pour seule activité une baignade quotidienne dans un trou de glace. L’intrusion d’Harriet, l’amour de jeunesse abandonnée quarante ans plus tôt, brise sa routine. Mourante, elle exige qu’il tienne une promesse : lui montrer un lac forestier. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient de recommencer.

Vu le titre de cet ouvrage, je ne pouvais pas envisager un instant de ne pas le lire… Et oui, je sais bien, je ne peux pas résister aux chaussures, sous quelque forme que ce soit !

C’est un livre bien étrange que celui-ci. Le narrateur est un vieil homme qui vit reclus sur une île de la Baltique. Il a visiblement « abandonné » le monde suite à un drame professionnel.
Quand Harriet, une femme qu’il a aimée et abandonnée il y a longtemps, arrive soudainement, sa vie est totalement bouleversée. La routine qu’il s’était mise en place vole en éclat. Il doit quitter son île pour lui montrer un lac en plein forêt pour tenir une promesse qu’il lui avait faire quarante ans plus tôt!

Ce voyage vers ce lac n’est que le début du bouleversement !

J’ai beaucoup aimé l’écriture simple et bourrue de ce livre qui est une grande introspection d’un homme en fin de vie et confronté à ses peurs et ses échecs. Ce n’est pas un livre facile à lire, pas du tout. Mais on y revient, on ne le quitte jamais complètement. Les descriptions sont superbes, les atmosphères très bien posées.  Le froid ambiant campe la froideur du narrateur, son retrait de la vie. Les personnages sont attachants, fragiles, blessés. C’est un livre sur les regrets, sur les doutes, sur les mensonges d’une vie.

Et les chaussures italiennes ? Elles sont une sorte de fil rouge mais je n’en dirais pas plus  😉

Le bonhomme de neige

2 décembre 2011

de Jo Nesbo

Oslo, novembre 2004, la première neige tombe sur la ville. Dans le jardin familial des Becker, un bonhomme de neige fait irruption, comme sorti de nulle part. Le jeune fils remarque qu’il est tourné vers la maison et que ses grands yeux noirs regardent fixement leurs fenêtres. Dans la nuit, Birte, la mère, disparaît, laissant pour seule trace son écharpe rose, retrouvée autour du cou du bonhomme de neige. Dans le même temps, l’inspecteur Harry Hole reçoit une lettre signée « le bonhomme de neige » qui lui annonce d’autres victimes. Plongeant son nez dans les dossiers de la police, Harry met en lumière une vague de disparitions parmi les femmes mariées et mères de famille de Norvège. Toutes n’ont plus donné signe de vie le jour de la première neige. D’une sobriété étonnante, Harry Hole va se retrouver confronté, pour la première fois de sa carrière, à un tueur en série agissant sur le territoire norvégien et qui le conduira jusqu’au gouffre de sa folie.

Je lis peu de romans contemporains et celui là fut mon premier roman norvégien. Prêté par une copine, dont j’ai hâte de découvrir la bibliothèque, je n’étais pas emballée plus que ça au début, mais j’étais curieuse de découvrir un nouveau style, toujours avide de nouvelles découvertes.

Ce suspense angoissant ne m’a pas emporté tout de suite, j’ai dû me forcer à pénétrer l’écriture et le monde de l’auteur, très froids et parfois télégraphiques. Aussi froids peut-être que le pays d’origine de monsieur Nesbo. Je ne vous dirais rien sur l’intrigue, si ce n’est qu’on se laisse vite prendre, une fois que tous les personnages et les histoires parallèles et se mêlent et s’entrecroisent.

Je recommande à tous les amateurs de romans à policier et de suspense et aussi aux autres, qui comme moi, voudraient découvrir autre chose!

L’inconnu du Nord

12 octobre 2010

de Anna Jansson

L'inconnu du Nord Anna Jansson

L’île de Gotland passe pour l’un des plus beaux sites sauvages de Suède. Visby, son chef-lieu, est une cité calme où chacun se connaît et se respecte. Forêts, plages et collines y sont autant de refuges pour les hommes et les oiseaux. L’inspecteur Maria Wern y mène l’existence d’une femme d’aujourd’hui, entre deux enfants qu’elle adore et un ex-mari souvent absent. Jusqu’au jour où l’île bascule dans la terreur. En lisière de forêt, un campeur a été retrouvé égorgé tandis qu’à quelques kilomètres au sud se déclenche une épidémie de fièvre foudroyante. Les malades meurent les uns après les autres, au même rythme que les assassinats, qui se multiplient. Mais tout cela est-il vraiment une coïncidence ? Aidée du seul médecin qui lutte encore, Maria Wern veut tenir bon et aller au bout de son enquête. À ses risques et périls…

Première déception avec un polar nordique… Il en fallait une, la voilà…

J’ai acheté ce livre parce que j’aime beaucoup les polars scandinaves et que je n’avais pas encore testé d’auteurs féminins… Prix des lecteurs 2010, on se dit, allez chouette, c’est parti !

Et bien, c’est parti pour rien… Je suis vraiment très déçue…

Le personnage principal est une femme inspecteur, Maria Wern. Elle est tourmentée, face à ses problèmes personnels. Comme de nombreux autres héros.

L’île est la proie d’une épidémie, et plusieurs assassinats sont perpétrés… L’intrigue est mise en place et pourrait être plus qu’intéressante…

Le problème est que l’enquête n’a pas vraiment lieu… On apprend de temps en temps que quelque chose s’est passé, mais on ne sait pas d’où ça vient. Maria Wern n’est ni impliquée dans l’enquête ni absente… elle ne reporte de rien à personne… C’est très étrange.

Et on en arrive donc au dénouement sans qu’on ait vraiment compris qui avait mené l’enquête et fait progresser l’ensemble…

C’est une lecture très décevante, sans intérêt… Bref, passons à autre chose !

Le problème

The girl with the Dragon Tatoo

9 octobre 2010

de Stieg Larsson

Resume:

Middle-aged journalist Mikael Blomkvist, who publishes the magazine Millennium in Stockholm has lost a libel case involving damaging allegations about billionaire Swedish industrialist Hans-Erik Wennerström, and is sentenced to three months in prison. Facing jail time and professional disgrace, Blomkvist steps down from his position on the magazine’s board of directors, despite strong objections from Erika Berger, Blomkvist’s longtime friend, occasional lover, and business partner. At the same time, he is offered an unlikely freelance assignment by Henrik Vanger, the elderly former CEO of Vanger Enterprises. Blomkvist accepts the assignment — unaware that Vanger commissioned a comprehensive investigation into Blomkvist’s personal and professional history, carried out by gifted private investigator Lisbeth Salander.

Il s’agit du premier roman d’une trilogie par l’auteur Stieg Larsson, qui est décédé avant même d’avoir publié les 3 nouvelles, et a connu un succès planétaire posthume. Il parait même qu’il y aurait un numéro 4 dont le début et la fin ont été écrits, mais il y a quelques débats juridiques sur qui devrait écrire le milieu!

Je l’ai lu en anglais. J’ai adore, ca prend un peu de temps à se mettre en route, mais une fois la machine lancée, on ne peut plus s’arrêter. La fin est peut être un peu beaucoup prévisible, mais je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher l’effet de surprise, ou de non-surprise d’ailleurs.

La suite au prochain épisode!

L’oiseau de mauvaise augure

8 septembre 2010

de Camilla Lackberg

L'oiseau de mauvaise augure de Camilla Lackberg

L’inspecteur Patrik Hedström est sur les dents. Il voudrait participer davantage aux préparatifs de son mariage avec Erica Falck, mais il n’a pas une minute à lui. La ville de Tanumshecle s’apprête en effet à accueillir une émission de téléréalité et ses participants avides de célébrité, aussi tout le commissariat est mobilisé pour éviter les débordements de ces jeunes incontrôlables. Hanna Kruse, la nouvelle recrue, ne sera pas de trop. D’autant qu’une femme vient d’être retrouvée morte au volant de sa voiture, avec une alcoolémie hors du commun. La scène du carnage rappelle à Patrik un accident similaire intervenu des années auparavant. Tragique redite d’un fait divers banal ou macabre mise en scène ? Un sombre pressentiment s’empare de l’inspecteur. Très vite, alors que tout le pays a les yeux braqués sur la petite ville, la situation s’emballe. L’émission de téléréalité dérape. Les cadavres se multiplient. Un sinistre schéma émerge… Dans ce quatrième volet des aventures d’Erica Falck, Camilla Làckberg tisse avec brio l’écheveau d’une intrigue palpitante. Cueilli par un dénouement saisissant, le lecteur en redemande.

On retrouve Patrick coincé entre un chef encore plus paresseux que jamais, une femme en préparatifs de mariage, une belle-sœur en cours de rédemption, un conseil municipal en effervescence et une bande de branleurs télé-réalistes bien poussés aux amphétamines pour cause d’audimat avec bien sûr en fond d’écran une épidémie de crime sans laquelle nul n’existerait.

Il s’agit du troisième roman de Camilla Lackberg que je lis. Après *Le Prédicateur* et *La Princesse de glace*. Au départ, oserais-je l’avouer, j’ai acheté le livre pour son look. Et oui, les éditions Actes Sud, avec sa collection Actes Noirs, fait bien les choses, les pochettes attirent, et puis, *Millenium *de Stieg Larsson<http://fr.wikipedia.org/wiki/Stieg_Larsson> est passé par là.

Bon, conclusion, le flacon ne fait pas obligatoirement l’onguent.

Pas que le roman soit franchement mauvais (je ne suis pas maso, je n’en aurais pas lu trois quand même), mais ce n’est pas non plus du grand polar.
La formule est assez convenue, l’auteure commence par consacrer un chapitre par personnage, et tranquillement, tout se resserre, ses personnages se croisent, interagissent et plouf! le suspect surgit de cet enchevêtrement.
Tout cela entrecoupé de petits extraits, en italique, des pensées de celui qui va s’avérer être le criminel.
Bon, c’est pas original, original, tout cela.
De plus, souvent, la chute est un peu brutale et pas très creusée.
Mais à la décharge de l’auteure, ses personnages sont sympathiques et attachants. Il y a Erika, auteure elle-aussi de polars et de biographies, qui se débat avec des combats tout féminins : ses amours, sa grossesse, son mariage! On la sent plus profonde et on aimerait que l’auteure lui laisse un peu plus de place. Un peu comme une Miss Marple à la suédoise!  Il a aussi, celui qui est devenu son amoureux (puis son mari) dans le premier roman, Patrick, inspecteur à la fois un peu gauche et malhabile mais avec beaucoup d’instinct. Il y a la soeur d’Erika, son ex, les autres membres du commissariat (dont le commissaire en chef, une caricature un peu trop…caricaturale). Les caractères sont bien plantés et conséquents d’un roman à l’autre. Ils manquent cependant d’un peu de profondeur…nous laissant souvent sur notre faim.

Autre point positif, la Suède. Le quotidien, les moeurs, les paysages y sont bien décrits, dans une simplicités toute nordique.
En résumé, un polar reposant. Pas du Mankel mais quand même!
Et réjouissez-vous, L’oiseau de mauvaise augure, se termine sur une ouverture large comme une porte de grange et subtile comme un bulldozer : il y aura une suite. Langes de bébé ensanglantés et piste nazi. Tout un programme!

Meurtre au Savoy

13 août 2010

de Maj Sjöwall et Per Wahlöö

Meurtre au Savoy Sjöwal Wahlöö

Viktor Palmgren, puissant industriel à l’immense fortune, est abattu dans le luxueux restaurant de l’hôtel Savoy, à Malmö, devant ses principaux collaborateurs. Le tueur parvient à prendre la fuite. La personnalité de Palmgren, ses nombreux ennemis, la nature douteuse de certaines de ses activités font craindre un meurtre politique, alors que dans son ombre, les proches de la victime avaient eux aussi des raisons de vouloir s’en débarrasser. Après une période de cafouillage typique de l’impéritie policière, Martin Beck est envoyé dans le sud de la Suède aider Per Mânsson à mettre le nez dans les affaires de l’empire Palmgren. Critique acide de la désagrégation sociale provoquée par l’affairisme et l’avidité, meurtre au Savoy est un modèle de police procédural doté d’une conscience sociale aiguë. Maj Sjowall et Per Wahloô ont écrit, entre 1965 et 1975, une série de dix romans mettant en scène l’enquêteur Martin Beck et son équipe. Cette œuvre, qui a marqué la littérature policière occidentale, est republiée dans des traductions entièrement revues à partir de l’original suédois.

Le roman d’un crime… Ce livre est le 6ème volume d’un ensemble de 10 enquêtes, écrites par le duo suédois Sjöwall-Wahlöö, il y a plus de trente ans ! Chaque livre peut se lire de façon indépendante (heureusement pour moi vu que c’est le premier que j’aborde !)

Premier point : j’ai beaucoup aimé la préface de Arne Dahl dans laquelle j’ai lu des choses très intéressantes sur les polars suédois, en plus de noter quelques idées de lecture pour la suite…

En ce qui concerne le livre en lui-même, j’ai donc fait la rencontre de l’enquêteur Martin Beck, envoyé de Stockolm à Malmö pour pallier les déficiences de la police locale dans l’enquête sur le meurtre d’un riche industriel.

Les auteurs mettent en scène des policiers qui n’en finissent pas de piétiner, de se tromper, de se jalouser ou pour certains d’être incompétents. On est loin du roman policier où les héros avancent envers et contre tout et sont infaillibles ! Même si Beck semble solide…

L’intérêt de cette enquête (et de toute la série a priori) vient justement de cette prise de position des auteurs de dénoncer (avec un parti pris évident, mais c’est leur choix) d’une part la lourdeur de l’administration policière suédoise et d’autre part les relations obscures entre les industriels et la politique, le tout mené par l’argent, l’arrivisme et la quête de pouvoir.

L’assassinat de Palmgreen se révèle bien plus tortueux que prévu… et c’est un plaisir de suivre Beck et ses accolytes dans leurs recherches de la vérité et dans leurs frustrations. Sans compter que la canicule qui oppresse tout un chacun tout au long de cette enquête était en parfait accord avec la chaleur étouffante de cet été…

J’ai cependant trouvé le dénouement un peu court… mais si tout d’un coup, les éléments s’enchaînent de façon très rapide, ils sont plutôt logiques et donnent une autre vision de ce meurtre… La conclusion est implacable et désabusée… Ce n’est pas cet assassinat qui changera la face du monde et de la société suédoise…

L’originalité de cette série m’a conquise et je partirai très prochainement en quête d’un autre tome des aventures de Martin Beck !

Retour à la Grande Ombre

9 juin 2010

de Hakan Nesser

Retour à la Grande Ombre Hakan Nesser

 

Un athlète déchu rentre chez lui après avoir passé vingt-quatre ans derrière les barreaux. Huit mois plus tard, on découvre son cadavre mutilé près de la ferme de la Grande Ombre. L’homme était-il innocent, comme il l’avait toujours proclamé ? Pas facile pour le commissaire Van Veeteren de mener l’enquête : personne n’a intérêt à que la vérité éclate au grand jour…

« Il n’avait fait que la moitié du chemin quand il sentit qu’il n’était pas seul dans l’obscurité. »

« Après l’inspecteur Wallander de Mankell, voici le commissaire Van Veeteren. 57 ans, plein d’humour. À suivre. » Le Monde

Avec tous ces auteurs venus de la froide scandinavie, Mankell, Nesbo, Larsson, et autres, l’horizon du polar (autrefois plutôt américain) s’est bien transformé depuis quelques années. On aime leurs commissaires un peu poètes, un peu balourds, souvent torturés. On aime leurs intrigues simples en apparence, mais d’une grande complexité si on se donne la peine de gratter un peu. On aime ne pas toujours avoir le fin mot de l’histoire, leurs fins en points de suspension, leurs personnages ni blancs ni noirs. On aime leur lenteur, l’impression que le temps est suspendu, qu’on fait du surplace. On aime leur réalisme cru, comme un visage sous un néon. On aime finalement, rester un peu en rade sur le bas côté de ce genre, qui pourtant semble déjà surexploité.
En gros, on aime!
Et bien, c’est encore le cas avec Retour à la Grande Ombre de Hakan Nesser.
On retrouve ce qui pourrait ressembler à une recette typiquement suédoise : un commissaire qui prise la poésie, qui boit trop et malmène ses contemporains. Un inspecteur qui erre dans sa vie privée comme dans sa vie pro, à cent mille lieux du beau mec propre sur lui qui résout les énygmes assis dans son fauteuil ergonomique.
L’intrigue est bien menée. La victime n’est pas un ange. Accusé deux fois de meurtre, on a plus envie de le détester que de le plaindre. Les témoins sont tous assez louches. Les réponses vaseuses. Les policiers ne semblent pas être des flêches. Leur stratégie, bancale. Et le commissaire, on voudrait bien lui botter son postérieur suédois deux ou trois fois!
La fin est déroutante. Laisse peut-être plus de questions qu’elle n’apporte de réponse, mais n’est pas frustrante.

En gros, vous l’aurez compris, j’ai aimé et je crois bien que je vais continuer dans cette veine scandinave! J’ai bien envie d’en savoir plus sur le commissaire Van Veeteren (VV pour les amis).

Smilla et l’amour de la neige

15 avril 2010

de Peter Hoeg

Peu avant Noël, à Copenhague, un garçon groenlandais de six ans se tue en tombant du toit d’un immeuble. Accident, conclut la police. Tel n’est pas l’avis de Smilla Jaspersen. Elle connaît l’enfant. Et, surtout, elle  » connaît  » la neige : de son enfance à Thulé, elle a gardé une perception et un amour aigus des espaces vierges. En dépit du silence dont certains entourent l’affaire, Smilla décide de conduire sa propre enquête. Le point de départ de ses recherches : Copenhague, son aboutissement : Gela Alta, île de la côte ouest du Groenland, d’où un mystérieux équipage doit partir dans quelques jours, à destination de l’Arctique …

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire un petit article sur ce livre que j’ai relu le mois dernier (je l’ai rangé hier, d’où cette envie…). Relu parce que je l’ai découvert, il y a bien 10 ans, et je l’ai adoré dès la première lecture… Depuis, je ne compte pas le nombre de fois où je me suis replongée dedans !

Smilla est une scientifique, plutôt marginale, visiblement reconnue dans son domaine mais pas vraiment très bonne en revanche dans les relations personnelles. Née au Groenland, elle vit et travaille à Copenhague.

Lorsque Esajas, un petit garçon de son immeuble est découvert mort, elle refuse les conclusions de l’enquête officielle et va mener la sienne, comme un combat personnel contre tout ce qui la blesse autour d’elle (la situation précaire des Esquimaux, l’omnipotence des grandes companies, la convoitise des gens, l’attitude de son père, l’indifférence des « gens de la ville »…).

Smilla est une femme incroyablement forte et incroyablement fragile en même temps. Elle est perdue entre ses deux cultures (inuit par sa mère, danoise par son père), perdue dans les sentiments qu’elle ressent pour le Groenland, pour Esajas, petit enfant délaissé. C’est aussi une femme amoureuse et effrayée de l’amour qu’elle ressent.

Le Groenland et surtout la neige sont omniprésents. Des personnages à part entière dans l’histoire. La relation de Smilla avec la neige, sa connaissance de la neige sont très intéressantes…. Mélange de savoir ancestral, d’acquis scientifique et d’amour viscéral…

J’ai tout simplement ADORE ce livre. Après chaque lecture, je l’ai dans le coeur et dans la tête pendant un bon moment… Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le conseille vivement…. ♥